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Page publiée le 07/11/2025

L’intelligence artificielle à la maison : alliée ou menace pour le cerveau des jeunes ?

L’intelligence artificielle (IA) s’invite de plus en plus dans le quotidien des familles, modifiant en profondeur les habitudes des enfants et des adolescents. Assistants vocaux, applications scolaires ou plateformes de streaming influencent leur manière d’apprendre, de se concentrer et de gérer leur temps libre. Si ces outils peuvent être utiles, leur usage excessif risque de freiner le développement de l’autonomie, de la créativité et du cerveau en pleine croissance. Il est donc essentiel que les familles accompagnent ces usages pour préserver le bien-être et l’éveil des plus jeunes.

© Adobestock - M-Production

Sommaire

L’IA comme facilitateur : quels bénéfices pour les jeunes ?

Accès facilité à l’information et à l’apprentissage

Selon un sondage Ifop-Talan réalisé en avril 2024, plus de 70% des 18-24 utilisent l’IA générative au quotidien, mais aussi dans le cadre scolaire. Pour ces étudiants, l’IA offre un accès privilégié à l’information et facilite l’apprentissage. Elle facilite les recherches, traduit les contenus, organise les données, rédige des synthèses claires et propose des idées ou des plans pour les devoirs. Dans de nombreux cas, l’IA permet ainsi de gagner du temps et d’augmenter sa productivité. En résolvant plus rapidement des tâches habituellement chronophages et fastidieuses comme la correction de fautes d’orthographe, elle permet à l’utilisateur de se concentrer sur des tâches où il aura une meilleure valeur ajoutée(1)

De nombreux élèves se sont déjà pleinement saisis de l’IA et en font aujourd’hui un assistant efficace pour étudier, réviser, s’entraîner et approfondir leurs connaissances.

Outils éducatifs basés sur l’IA (applications, tutoriels, jeux intelligents)

De nombreux outils éducatifs basés sur l’IA voient le jour, pour aider les plus jeunes à apprendre de façon simple et ludique. 

ChatGPT intègre désormais une fonctionnalité appelée “Study Mode” (“mode étude”), pensée pour accompagner les étudiants dans une compréhension progressive des sujets. Plutôt que de fournir des réponses immédiates, ce mode guide l’apprentissage étape par étape, favorisant la réflexion et l’assimilation des connaissances(2).

OpenAI, l’entreprise derrière ChatGPT, a lancé ChatGPT Edu, une version spécialement conçue pour les universités. Ce produit vise à intégrer l’IA dans l’enseignement supérieur, en la mettant à disposition des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des services administratifs. Il offre des fonctionnalités avancées comme l’analyse de données, la navigation web et le résumé de documents(3)

Dans cette même dynamique, SchoolAI propose une plateforme intégrée aux salles de classe, capable de suivre en temps réel la progression des élèves et de leur offrir un accompagnement personnalisé. Tout en exploitant les atouts de l’IA, l’outil veille à maintenir les enseignants au cœur du processus pédagogique(4).

Aide à l’organisation et à la communication familiale

Au sein du foyer, l’IA crée de nouvelles dynamiques.
Les assistants intelligents favorisent le dialogue : ils répondent aux questions, lancent de la musique ou proposent des jeux à partager en famille. Lorsqu’elle est intégrée aux calendriers numériques, l’IA organise le quotidien : elle planifie les rendez-vous et envoie des rappels pour les anniversaires, les repas, etc.

Domotique et IA : vers une maison plus intelligente.
Certains robots, comme les aspirateurs autonomes ou les dispositifs domotiques, s’appuient sur l’IA pour automatiser les activités domestiques et alléger les corvées quotidiennes.

Côté éducation, l’IA accompagne toute la famille.
Elle aide les parents à suivre la scolarité de leurs enfants et à structurer l’organisation éducative via des applications dédiées (aide aux devoirs, gestion du temps d’écran…). Selon une étude, 79 % des parents utilisent régulièrement l’IA pour soutenir l’apprentissage de leurs enfants(5).

Adolescents et étudiants : attention au manque de réflexion et à la dépendance

Réduction de l’effort mental : moins de mémorisation et de réflexion autonome

Malgré ses nombreux avantages, l’intelligence artificielle soulève aussi des inquiétudes, notamment pour les plus jeunes, dont la santé mentale est encore fragile. Selon une enquête publiée en avril 2025 par l’Université Elon, aux États-Unis, 61% des experts interrogés estiment que les développements récents de l’IA sont susceptibles de bouleverser notre manière de comprendre le monde et de raisonner. À terme, la sur-sollicitation de l’IA pourrait mener à une réduction de l’effort mental, devenu accessoire(6).

Risque de dépendance aux réponses instantanées

Le fonctionnement rapide et ludique de l’IA, bien qu’efficace, peut freiner le développement du raisonnement critique. Il risque de décourager l’analyse approfondie et de réduire l’envie de résoudre des problèmes sur le long terme. En effet, avec l’IA, l’utilisateur court le risque de s’habituer à obtenir des réponses immédiates et donc de rejeter toute réflexion nécessitant du temps et de l’engagement. Le caractère immédiat de l’IA peut de plus impacter notre aptitude à gérer l'inattendu.
Chez un enfant, ou un adolescent, dont le cerveau et le raisonnement cognitif sont encore en plein développement, ces menaces potentielles sont d’autant plus fortes. 

Sur un autre plan, l’IA peut également appauvrir la faculté des plus jeunes à prendre du recul sur leurs propres raisonnements. Beaucoup pourraient perdre confiance dans leur propre jugement et se contenter de suivre les recommandations automatisées des outils intelligents, sans en interroger leur propre logique. En résumé, l’IA peut réellement influencer la manière de penser des enfants, dont les capacités de réflexion sont encore en construction(6).

Effets sur la santé mentale et le développement du cerveau des enfants

Surcharge d’informations et stimulation constante

Capable de générer de l’information quasi-instantanément, l’IA risque d’engendrer ou d’aggraver une fatigue informationnelle déjà présente chez nombre de Français (53% d’entre eux selon une enquête récente(7)). Ce phénomène désigne la sensation de surcharge mentale causée par un trop-plein d’informations à traiter chaque jour. En plus de produire du contenu à grande vitesse, l’intelligence artificielle multiplie les sollicitations : notifications en continu, recommandations personnalisées, réponses automatiques, relances contextuelles… autant de stimuli qui fragmentent l’attention, saturent les capacités cognitives et rendent plus difficile le tri, la hiérarchisation et la prise de recul face à l’information.

Corrélation possible avec anxiété, troubles de l’attention, sommeil perturbé

D’un point de vue psychologique, un usage intensif de l’IA peut mener à de la dépendance, notamment chez les plus jeunes. En effet, l’IA générative a un fonctionnement simple et ludique, s’adapte au comportement de l’utilisateur, est configurée pour avoir réponse à tout et relance sans arrêt la conversation. À long terme, elle peut avoir un impact réel sur le cerveau des enfants en créant de l’isolement social, voire de l’anxiété et des troubles de l’attention(8). De plus, l’utilisation prolongée d’outils numériques basés sur l’IA, souvent en soirée ou avant le coucher, expose les jeunes à une lumière bleue excessive et à une hyperactivation cognitive. Cela peut nuire à l’endormissement, réduire la qualité du sommeil et affecter la récupération mentale.

Études sur le développement cérébral en lien avec l’usage intensif de l’IA

Les études sont de plus en plus nombreuses sur le sujet, et tendent à démontrer un lien réel entre usage intensif de l’IA et effets néfastes sur le cerveau des plus jeunes. 

Grâce à une série d’exercices de rédaction, menée auprès d’étudiants (dont certains ont accès à l’IA et d’autres non), le Media Lab du MIT estime que ceux ayant recours à de tels outils sont moins stimulés intellectuellement. Au fur et à mesure des tests, ils se révèlent plus “paresseux” et laissent l’intelligence artificielle faire le travail proposé à leur place(9). 

Une autre étude, menée auprès d’élèves par l’Université de Lund, en Suède, révèle un lien entre la fréquence d’utilisation d’outils IA comme ChatGPT et le développement de “problèmes de fonctionnement exécutif”. Selon cette étude, déléguer régulièrement des tâches scolaires à l’IA ne serait en effet pas sans répercussions pour les élèves, car cela impacterait directement les mécanismes leur permettant de se concentrer, de rechercher et de mémoriser de l’information. Sur le long terme, les chercheurs alertent même sur une potentielle perturbation des processus cognitifs, si l’IA est utilisée “sans esprit critique”(10).

Le rôle des parents : encadrer sans diaboliser

Pour vous aider à encadrer l’usage de l’IA de votre enfant, voici quelques conseils pratiques et simples à mettre en place : 

  • Fixer des temps sans écran ni IA, en particulier pendant les repas ou avant le coucher, pour préserver la concentration et les échanges familiaux ; 
  • Encourager l’esprit critique, en demandant aux enfants de vérifier les réponses données par l’IA et de se poser la question de leur fiabilité ; 
  • Utiliser l’IA ensemble, notamment pour des recherches ou des activités éducatives, afin de guider les plus jeunes et de favoriser un usage réfléchi ; 
  • Alterner outils numériques et activités réelles (lecture papier, jeux sans écran, sport), pour éviter le “trop-plein mental”.

Pour prévenir les dérives liées à l’IA, il est essentiel de :

  • Conserver nos propres efforts mentaux : s’entraîner à penser, écrire et créer sans assistance afin de maintenir la vivacité de notre cortex préfrontal ;
  • Favoriser les échanges humains : confronter nos idées avec d’autres, idéalement experts, reste la meilleure façon d’approfondir nos connaissances. 


Outils de contrôle parental et sensibilisation à l’usage responsable

Face aux dérives liées à l’usage de l’IA, les parents doivent se familiariser avec ces outils en les testant eux-mêmes. Des dispositifs de contrôle parental se développent progressivement, permettant de superviser les échanges de l’enfant selon son âge et d’être alerté en cas de situation préoccupante(11).

Pour autant, ces outils ne remplacent pas un usage responsable de l’IA. Un cadre doit être fixé aux enfants, pour qu’ils comprennent que l’IA doit être utilisée avant tout comme un assistant, un outil d’aide, et non pas comme une autorité infaillible à laquelle se fier sans recul.

Questions/Réponses - FAQ

  • Qu’est-ce que l’IA ?

    L’intelligence artificielle (IA) désigne l’ensemble des technologies capables de reproduire certaines fonctions de l’intelligence humaine, comme raisonner, apprendre, comprendre le langage, ou encore prendre des décisions. Concrètement, cela regroupe des programmes ou machines capables de traiter de grandes quantités de données, d’en tirer des conclusions et parfois de s’améliorer avec le temps, sans intervention humaine directe(12).

    On retrouve l’IA dans de nombreux outils du quotidien : les assistants vocaux (comme Siri ou Alexa), les recommandations de films, les applications de traduction, ou encore les agents conversationnels comme ChatGPT. Elle peut être très utile, mais nécessite aussi une utilisation réfléchie, surtout lorsqu’elle s’adresse à un jeune public.

  • L’IA expose-t-elle les enfants à des risques physiques ?

    Oui, l’IA peut bel et bien avoir des effets très concrets et visibles. Le premier d’entre eux est la sédentarité, car elle s’appuie sur des pratiques qui favorisent l’immobilité : jeux vidéos, visionnage de contenus, assistants vocaux, etc. Or la sédentarité atteint déjà des niveaux records chez l’enfant : selon Santé Publique France, seulement 33% des filles et 51% des garçons de 6 à 17 ans pratiquent suffisamment d’activité physique(13)

    Par ailleurs, nécessairement associée à une utilisation prolongée des écrans, l’IA entraîne aussi une exposition aux lumières bleues, qui peut résulter en une fatigue oculaire et une altération du cycle de repos(13).

  • Les jeunes peuvent-ils prendre l’IA pour un psychologue ?

    De plus en plus de jeunes utilisent des chatbots comme soutien émotionnel, mais cela comporte des risques importants. L’IA ne possède ni empathie réelle ni capacité à gérer les situations de crise. Elle peut donner des conseils inadaptés, manquer de nuance, voire valider des pensées dangereuses. En l’absence de relation humaine, les jeunes peuvent développer une dépendance émotionnelle ou se détourner d’un vrai accompagnement thérapeutique. L’IA peut être un outil complémentaire, mais elle ne doit jamais remplacer un professionnel de santé mentale(14).

Bien assuré avec MMA !

Avec la complémentaire santé MMA, vous bénéficiez de 6 services « Bien dans ma tête » pour vous aider ainsi que votre entourage à vous sentir mieux. 

Parmi ces services : 

  • Le service « analyse de symptômes et d’orientation » qui évalue votre état psychologique ou celui d’un proche. Vous êtes ensuite orienté vers les services ou les professionnels les plus à même de vous accompagner.
  • Le service « Me faire coacher sur mon bien-être ». Il s’agit d’un programme d’accompagnement en ligne personnalisé avec un coach pour vous aider à retrouver un meilleur équilibre physique, mental et émotionnel dans votre vie quotidienne.
  • Le service « consultation psy en vidéo » vous permettant d’accéder 24h/24, 7j/7 à des consultations avec un praticien psy (psychologue, psychiatre ou psychothérapeute), sans limite de nombre et sans avance de frais. En dehors de la participation forfaitaire déduite sur vos prochains remboursements effectués par l'Assurance Maladie, lorsqu'elle s'applique dans le cadre de consultations avec un médecin.

Ces services sont inclus dans votre contrat d’assurance santé MMA et vous n’avez rien à débourser. 

Nos prises en charge sont faites en application des garanties/options souscrites ainsi que des limites, conditions et exclusions des garanties et du montant des franchises fixés aux conditions générales (CG 381 et CG 379) et aux conditions particulières du contrat Assurance Santé MMA disponibles en agence ou sur mma.fr 

Les services présentés sont proposés par Santéclair, partenaire de MMA, et réalisés par Santéclair ou par ses partenaires. L’accès à ces services est réservé aux assurés MMA titulaires d’un contrat santé en vigueur (attention, en fonction de la nature de votre contrat santé MMA, les services Santéclair peuvent différer). Services susceptibles d’évoluer dans le temps. Pour localiser les professionnels de la santé et accéder à ces services, rendez-vous sur votre Espace Client sur mma.fr (rubrique « Services Santéclair »), sur l’application mobile Mysantéclair ou contactez votre conseiller santé. 

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Devis complémentaire santé

Sources : 
(1) openai.com - mai 2024 - Introducing ChatGPT Edu
(2) bfmtv.com - novembre 2024 - “Un deuxième cerveau” : comment ChatGPT est devenu incontournable pour la jeune génération
(3) openai.com - septembre 2025 - School AI : quand l’IA renforce le rôle des enseignants
(4) lesechos.fr - juillet 2025 - Comment ChatGPT veut aider les élèves à faire leurs devoirs sans bâcler
(5) eds.fr - août 2025 - “L’IA doit apprendre à éduquer nos enfants” : 79% des parents l’utilisent déjà pour guider l’éducation familiale
(6) science-et-vie.com - avril 2025 - Trop dépendants de l’IA ? Les experts alertent sur un risque de régression humaine
(7) labo.societenumerique.gouv.fr - janvier 2023 - Les Français.es et la fatigue informationnelle : enquête sur les mutations et tensions dans notre rapport à l’information
(8) polytechnique-insights.com - juillet 2025 - IA générative : le risque de l’atrophie cognitive
(9) 20minutes.fr - juin 2025 - L’IA freine-t-elle le cerveau ? Une étude du MIT alerte sur les effets néfastes de ChatGPT sur les étudiants
(10) ladepeche.fr - février 2025 - Faire ses devoirs scolaires avec l’IA ? Les effets pervers de ChatGPT sur le cerveau des élèves
(11) leparisien.fr - septembre 2025 - Avec un contrôle parental sur ChatGPT, Open AI ouvre (enfin) la voie aux garde-fous 
(12) enseignementsup-recherche.gouv.fr - juin 2025 - Intelligence artificielle (IA) : de quoi parle-t-on ?
(13) carnet.leparisien.fr - octobre 2025 - Enfants et IA : quels risques pour la santé ?
(14) rfi.fr – septembre 2025 – L’IA, la dangereuse alternative des jeunes aux professionnels de santé mentale.

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