- Assurance professionnelle
- Vie de l'entreprise
- Gestion financière et fiscalité
- Affectation du résultat : définition et procédé de comptabilisation
Page mise à jour le 23/09/2025
Affectation du résultat : définition et fonctionnement
L’affectation du résultat est une étape incontournable de la vie d’une entreprise. Elle intervient à la clôture de chaque exercice comptable et consiste à décider du sort du bénéfice ou de la perte enregistrée. Derrière cette opération comptable se cachent des enjeux juridiques, fiscaux et stratégiques pour les dirigeants et associés. À quoi correspond exactement l’affectation du résultat ? Quelles entreprises sont concernées ? Comment procéder en cas de bénéfice ou de perte ? MMA vous éclaire.
Au sommaire de cet article
Qu’est-ce que l’affectation du résultat ?
L’affectation du résultat désigne la décision prise par les associés ou actionnaires d’une société sur l’utilisation du résultat net de l’exercice écoulé. Ce résultat peut être un bénéfice ou une perte. L’affectation est décidée lors de l’assemblée générale annuelle, après approbation des comptes(1).
En cas de bénéfice, plusieurs options s’offrent à l’entreprise : constituer ou compléter des réserves, distribuer des dividendes, ou conserver le résultat en report à nouveau. En cas de perte, il s’agit de l’imputer sur les réserves disponibles ou de la reporter à nouveau pour apurement ultérieur.
Quelles entreprises sont concernées par l’affectation du résultat ?
L’affectation du résultat concerne principalement les sociétés commerciales, mais les modalités varient selon la forme juridique :
- SARL / EURL : les associés (ou l’associé unique) décident en assemblée générale. Une réserve légale de 5 % du bénéfice est obligatoire jusqu’à atteindre 10 % du capital. Le reste peut être distribué ou conservé ;
- SAS / SASU : les règles sont fixées dans les statuts. La réserve légale est aussi obligatoire. Les dividendes ne peuvent être versés que si les pertes passées ont été comblées ;
- SA (Société Anonyme) : l’assemblée générale décide sur proposition du conseil d’administration. Les règles sont plus strictes, notamment pour les réserves et les dividendes ;
- SNC (Société en Nom Collectif) : les associés choisissent librement, sauf indication contraire dans les statuts. Le résultat est imposé directement entre leurs mains, qu’il soit distribué ou non ;
- Entreprise individuelle / micro-entreprise : il n’existe pas de règles d’affectation comme dans les sociétés. Le dirigeant peut se rémunérer librement. Le bénéfice est imposé, même s’il n’est pas retiré. Il n’y a donc pas de réserve légale à constituer.
Quand et comment affecter le résultat ?
L’affectation du résultat intervient dans les six mois suivant la clôture de l’exercice comptable.
Affectation de résultat en cas de bénéfice
Lorsqu’une société réalise un bénéfice, elle peut l’affecter de trois façons principales. Mais avant de faire un choix, certaines étapes doivent être respectées dans un ordre précis(2) :
- Avant toute chose, il convient d’apurer les éventuelles pertes antérieures ;
- Ensuite, la société doit procéder aux dotations obligatoires, notamment à la réserve légale et, le cas échéant, aux réserves statutaires prévues par les statuts ;
- Ce n’est qu’après ces étapes que les associés peuvent envisager une distribution de dividendes ou décider de reporter le solde à nouveau.
La mise en réserve
La mise en réserve permet de conserver une partie du bénéfice pour renforcer la solidité financière de l’entreprise. Il existe 3 types de réserves :
- La réserve légale, obligatoire pour certaines formes de sociétés (comme les SARL), doit être alimentée à hauteur de 5 % du bénéfice annuel jusqu’à atteindre 10 % du capital social. Elle vise à consolider les fonds propres et à sécuriser la structure financière de l’entreprise(2) ;
- La réserve statutaire, facultative, est définie dans les statuts. Elle peut répondre à des objectifs spécifiques, comme le financement d’investissements ou la couverture de risques ;
- Les réserves facultatives, ou libres, sont décidées par l’assemblée générale. Elles offrent une grande souplesse et permettent à la société de conserver une partie du bénéfice sans le distribuer.
La distribution de dividendes
Une fois les réserves obligatoires constituées et les pertes antérieures absorbées, les associés peuvent décider de se verser tout ou partie du bénéfice sous forme de dividendes. Cette décision est encadrée par le Code de commerce (article L.232-11) et suppose que les bénéfices soient effectivement distribuables.
Il est important de noter que les dividendes versés sont soumis à l’impôt. Par défaut, ils sont taxés via le prélèvement forfaitaire unique (PFU), aussi appelé flat tax, à hauteur de 30 %. Toutefois, les bénéficiaires peuvent opter pour une imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu si cela leur est plus favorable.
Le report à nouveau créditeur
Le report à nouveau permet de conserver le résultat pour une utilisation future. Il constitue un outil de gestion prudentiel, permettant à l’entreprise de lisser ses résultats dans le temps et de renforcer sa capacité d’autofinancement.
Il peut être envisagé :
- Lorsque le bénéfice n’est ni distribué ni mis en réserve, il peut être entièrement affecté en report à nouveau créditeur ;
- Si une partie du bénéfice subsiste après les affectations aux réserves et la distribution de dividendes, ce reliquat peut également être reporté.
Affectation de résultat en cas de perte
En revanche, lorsqu’une entreprise clôture son exercice avec une perte comptable, elle a deux options pour l’affecter :
- Le report à nouveau débiteur : la perte est conservée dans les comptes pour être traitée plus tard. Cela signifie qu’elle sera prise en compte dans les résultats des exercices suivants. C’est la solution par défaut si aucune autre affectation n’est décidée ;
- L’imputation sur les réserves disponibles : si l’entreprise dispose de réserves (comme des bénéfices non distribués des années précédentes), elle peut utiliser ces fonds pour "absorber" la perte. Cela permet de ne pas reporter la perte sur les exercices futurs.
Exemple d’affectation en report à nouveau
Une société spécialisée dans le numérique, clôture son exercice avec un bénéfice de 30 000 €. Lors de l’assemblée générale, les associés décident :
- D’affecter 5 000 € à la réserve légale (obligatoire) ;
- De distribuer 10 000 € de dividendes ;
- Et de conserver le solde de 15 000 € en report à nouveau créditeur, afin de renforcer la trésorerie pour financer un futur projet de développement.
L’année suivante, si la société enregistre une perte de 8 000 €, celle-ci sera automatiquement affectée en report à nouveau débiteur, venant diminuer le solde antérieur. Le report à nouveau joue ainsi un rôle d’amortisseur, permettant de lisser les résultats et de maintenir une certaine stabilité financière.
Quelles sont les étapes à suivre pour l’affectation du résultat ?
Quelle que soit l’option retenue par les associés (mise en réserve, distribution de dividendes, report à nouveau…), l’affectation du résultat suit un processus en quatre étapes :
1. Convocation de l’assemblée générale annuelle (AG)
- Envoi des convocations au moins 15 jours avant la date de l’AG (sauf délai statutaire différent).
- L’ordre du jour inclut l’approbation des comptes et l’affectation du résultat.
- Le projet de bilan est joint pour permettre un vote éclairé.
2. Vote d’affectation du résultat en AG ordinaire (AGO)
- Les associés se prononcent sur les comptes et l’affectation du résultat.
- Les règles de quorum et de majorité sont définies par les statuts.
- Un procès-verbal d’AG est rédigé pour formaliser les décisions.
3. Dépôt des comptes annuels
- Les comptes approuvés sont déposés au greffe du tribunal de commerce.
- Le PV d’AG est joint au dossier.
- La publication au BODACC est automatique, sauf opposition de la société.
4. Comptabilisation de l’affectation du résultat
- Les écritures comptables sont passées selon les décisions prises :
- 1061 – Réserve légale
- 1063 – Réserve statutaire
- 1068 – Autres réserves
- 457 – Dividendes à verser
- 110 – Report à nouveau
- Le total des crédits doit équilibrer le montant du résultat annuel.
Les points de vigilance pour les dirigeants
L’affectation du résultat ne doit pas être considérée comme une simple formalité comptable. Elle engage la responsabilité des dirigeants et peut avoir de lourdes conséquences financières.
D’abord, il est essentiel de ne pas confondre résultat comptable et trésorerie disponible. Une entreprise peut afficher un bénéfice tout en manquant de liquidités, notamment si des créances clients ne sont pas encore encaissées. Distribuer des dividendes dans ce contexte peut fragiliser la trésorerie.
Ensuite, la constitution de réserves n’est pas qu’une obligation légale : c’est aussi un levier de renforcement des fonds propres, utile pour rassurer les partenaires financiers ou préparer des investissements futurs. À l’inverse, une distribution excessive peut affaiblir la structure financière de l’entreprise.
Enfin, en cas de pertes, il est crucial d’agir rapidement. Un report à nouveau négatif qui s’accumule peut entraîner une dégradation des capitaux propres, voire une obligation de reconstituer le capital social. Dans certains cas, cela peut même conduire à envisager une restructuration ou une cessation d’activité.
À retenir
- L’affectation du résultat concerne le résultat net de l’exercice écoulé (bénéfice ou perte).
- L’affectation du résultat est décidée par les associés ou actionnaires de la société en assemblée générale annuelle dans les 6 mois suivant la clôture de l’exercice.
- Elle doit respecter un ordre : apurement des pertes, constitution des réserves, puis distribution ou report.
- En cas de perte, le report à nouveau ou l’imputation sur les réserves sont les deux options principales.
(1) Legifiscal – septembre 2023 - L’affectation du résultat : règles juridiques et enregistrements comptables
(2) Legalstart – août 2025 - En quoi consiste l’affectation du résultat en comptabilité ?
.
Protégez votre patrimoine avec l’assurance MMA Dirigeant !
Vous dirigez une entreprise et vous souhaitez une couverture efficace contre les risques survenant dans le cadre de vos fonctions ? Avec l’assurance responsabilité civile MMA pour les mandataires sociaux, vous bénéficiez d’une équipe d’experts à votre écoute pour vous permettre de vous concentrer sur vos fonctions et assumer vos responsabilités en toute tranquillité.
Nos prises en charge sont faites en application des garanties/options souscrites et des conditions, limites et exclusions de garanties fixées aux conditions générales et aux conditions particulières du contrat d’assurance MMA Dirigeant (CG 102) disponibles en agence ou sur mma.fr. Pour en savoir plus, contactez votre agent général MMA.
Plus d’infos sur la gestion financière
-
Comptes sociaux annuels : contenu, obligations et enjeux pour les entreprises
En tant qu’entreprise commerciale, vous devez déposer vos comptes sociaux chaque année au RCS. Le point sur vos démarches professionnelles !
-
Capitaux propres : définition et fonctionnement
Les capitaux propres symbolisent la trésorerie d’une entreprise. Définition, calcul, usage, MMA vous aide à décrypter les capitaux propres en…
-
Financer son entreprise autrement : comptes courants d’associés et dividendes en actions
Découvrez comment le compte courant d’associé et le paiement du dividende en actions permettent de financer une entreprise sans alourdir la trésorerie.…