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- Vibrations sur les chantiers : comment protéger vos salariés
Page mise à jour le 21/08/2025
Pourquoi et comment prévenir les risques liés aux vibrations ?
Selon l’INRS, 2 millions de travailleurs seraient concernés par les vibrations transmises aux membres supérieurs,
dont une majorité dans le BTP(1). Chaque mois, des centaines de maladies professionnelles sont reconnues, en lien avec
les vibrations transmises à l’ensemble du corps. En tant qu’employeur, quelles mesures devez-vous prendre pour vos ouvriers
ou vous-même ? Suivez le guide.
Au sommaire de cet article
Comprendre le risque vibratoire
Sur les chantiers, les vibrations mécaniques sont omniprésentes, mais souvent sous-estimées. Elles peuvent affecter différentes parties du corps selon les outils ou engins utilisés, et leur impact dépend autant de leur intensité que de la durée d’exposition. Environ 2 millions de travailleurs sont concernés par ce risque en France, principalement dans le BTP, la métallurgie, la construction mécanique et l’entretien des espaces verts. Pourtant, le nombre de maladies professionnelles reconnues reste probablement inférieur à la réalité, certaines pathologies étant déclarées sous d’autres motifs.
Les vibrations peuvent toucher :
- Le corps entier, notamment lors de la conduite d’engins roulants sur des sols irréguliers ou mal entretenus ;
- Les mains et les bras, lors de l’utilisation prolongée d’outils portatifs comme les perforateurs, pilonneuses ou plaques vibrantes.
L’exposition vibratoire dépend de deux paramètres essentiels : l’intensité des vibrations et la durée d’exposition. Ces éléments doivent être évalués avec précision, en s’appuyant sur les notices techniques des fabricants ou sur des outils spécialisés comme ceux proposés par l’INRS ou les services prévention des CARSAT.
Certaines situations de chantier sont particulièrement à risque :
- Utilisation prolongée de machines avec un fort degré d’émission vibratoire, tels que les bouteurs, les dumpers… ;
- Manipulation de machines qui présentent un niveau de vibration élevé, comme les fouloirs, les brise-bétons, les piqueurs, les pilonneuses… ;
- Postures contraignantes ou répétitives ;
- Matériel vétuste ou mal entretenu ;
- Conditions climatiques défavorables (froid, humidité), qui peuvent amplifier les effets des vibrations sur le corps.
Quelques chiffres clés sur les risques liés aux vibrations dans le BTP
Chaque année, on recense :
- 350 à 500 maladies professionnelles liées aux vibrations transmises à l’ensemble du corps (lombalgies, sciatiques…)(1) ;
- 100 à 200 maladies professionnelles dues aux vibrations main-bras (syndrome des vibrations, lésions ostéo-articulaires…)(1) ;
- Les métiers les plus exposés sont ceux utilisant des machines portatives vibrantes (perforateurs, brise-bétons, plaques vibrantes…) ou conduisant des engins de chantier (dumpers, bouteurs, compacteurs…)
Les jeunes travailleurs et les femmes enceintes sont particulièrement sensibles aux effets des vibrations.
Exposition aux vibrations : ce que dit la réglementation
Le Code du travail encadre strictement l’exposition des salariés aux vibrations mécaniques, qu’elles soient transmises à l’ensemble du corps ou aux membres supérieurs. Ces dispositions visent à prévenir les effets néfastes sur la santé, notamment les troubles musculo-squelettiques, les lombalgies ou les atteintes vasculaires. Deux types de seuils sont définis :
Les valeurs d’exposition déclenchant l’action de prévention
Ces seuils ne doivent pas être dépassés sans que des mesures soient prises :
- 0,5 m/s2 pour les vibrations transmises au corps entier ;
- 2,5 m/s2 pour les vibrations transmises aux mains et bras.
Dès que ces niveaux sont atteints, l’employeur doit :
- Informer les salariés sur les risques encourus ;
- Mettre en place une formation adaptée à l’utilisation des équipements ;
- Organiser une surveillance médicale renforcée ;
- Adapter les postes ou les durées d’exposition.
Bon à savoir
Pensez à intégrer ces seuils dans votre Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) et à les communiquer clairement aux chefs de chantier.
Les valeurs limites d’exposition
Ces seuils ne doivent jamais être dépassés :
- 1,15 m/s2 pour les vibrations transmises au corps entier ;
- 5,0 m/s2 pour les vibrations transmises aux mains et bras.
Si ces limites sont franchies, l’exposition devient illégale. L’employeur doit alors :
- Suspendre immédiatement l’activité concernée ;
- Réaliser une évaluation précise de l’exposition ;
- Mettre en œuvre des actions correctives immédiates : remplacement du matériel, réorganisation du poste, réduction du temps d’exposition.
Ces valeurs sont calculées sur une journée de travail de 8 heures. Il est donc essentiel de prendre en compte la durée réelle d’utilisation des machines vibrantes, et pas seulement la durée de présence sur le chantier.
Comment prévenir le risque de vibrations au travail ?
La prévention du risque vibratoire repose sur une combinaison d’actions techniques, organisationnelles et humaines. Elle doit être pensée dès la phase de préparation du chantier et adaptée aux réalités du terrain. Voici quelques conseils pour mettre en place un plan de prévention adapté.
1. Choisir le bon matériel
Le choix des équipements est une première étape essentielle. Dès l’achat ou la location, il est recommandé de :
- Privilégier les engins à faible émission vibratoire, identifiables grâce aux données fournies par les fabricants ;
- Opter pour des machines dotées de systèmes de réduction des vibrations : sièges suspendus, poignées amorties, cabines isolées… ;
- Utiliser des outils télécommandés ou à usage rapide, qui permettent de limiter le temps d’exposition directe.
Bon à savoir
Certains fabricants proposent des fiches techniques précisant les niveaux vibratoires mesurés selon les normes ISO. Ces données peuvent être intégrées dans votre évaluation des risques.
2. Entretenir les équipements
Un matériel bien entretenu vibre moins et offre de meilleures performances. Il est donc indispensable de :
- Mettre en place une maintenance préventive régulière : vérification des suspensions, des amortisseurs, des poignées… ;
- Contrôler l’état des voies de circulation sur le chantier : éviter les nids-de-poule, les bosses ou les obstacles qui accentuent les vibrations ;
- Remplacer les pièces usées ou défectueuses dès les premiers signes de dégradation.
Pour faciliter l’entretien de vos équipements, tenez un registre de maintenance pour chaque engin ou outil, et sensibilisez les équipes à signaler toute anomalie.
3. Organiser le travail
L’organisation du chantier peut fortement influencer le niveau d’exposition :
- Alterner les tâches pour éviter une exposition prolongée à des machines vibrantes ;
- Faire tourner les équipes sur les postes les plus exposés ;
- Prévoir des pauses régulières, notamment après l’utilisation d’outils portatifs ;
- Adapter les postes pour les jeunes travailleurs, les apprentis ou les salariés sensibles (femmes enceintes, personnes souffrant de TMS).
Vous pouvez intégrer ces rotations dans le planning du chantier et veiller à ce qu’elles soient respectées.
4. Informer vos ouvriers du BTP sur les vibrations et les risques pour la santé
La prévention passe aussi par la sensibilisation des salariés :
- Informez-les sur les risques spécifiques liés aux vibrations dans leur métier ;
- Formez-les à l’utilisation optimale des machines : réglage du siège, gestes à adopter, postures à éviter, techniques de conduite ;
- Fournissez des équipements de protection individuelle adaptés : gants anti-vibrations, vêtements contre le froid, chaussures amortissantes…
Une équipe bien informée est plus vigilante, plus autonome et plus réactive face aux risques.
5. Mettre en place une surveillance médicale en cas d’exposition aux risques de vibration
Pour les salariés exposés à un niveau de vibrations mécaniques supérieur aux valeurs limites d’exposition déclenchant l’action de prévention, il convient d’organiser un suivi médical renforcé. En pratique, cela passe par :
- Une première visite d’information et de prévention dans un délai maximum de 3 mois après la prise de poste ;
- Puis des examens médicaux réguliers, selon une fréquence fixée par le médecin du travail (avec un délai maximum de 5 ans entre 2 visites).
Objectifs : informer les salariés des risques de vibrations au travail et détecter au plus vite tous signes précoces de maladie.
En combinant une évaluation rigoureuse, un choix de matériel adapté, une organisation du travail réfléchie et un suivi médical attentif, les entreprises du BTP peuvent agir efficacement pour limiter ce risque invisible mais bien réel.
Source :
(1) INRS – mai 2023 – Vibrations : ce qu’il faut retenir
.
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