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- Ouvrir un salon de coiffure : les règles à respecter
Page mise à jour le 13/06/2025
Ouvrir un salon de coiffure : le guide complet
Avec plus de 109 000 établissements recensés en France, le secteur de la coiffure reste particulièrement dynamique(1). Pourtant, ouvrir son propre salon ne s’improvise pas. Entre les exigences réglementaires, les choix stratégiques et les investissements à prévoir, chaque étape doit être soigneusement préparée. Nos conseils pour vous accompagner pas à pas dans la concrétisation de votre projet.
Au sommaire de cet article
- Les diplômes nécessaires pour ouvrir un salon de coiffure
- Les obligations légales à respecter pour ouvrir un salon
- L’étude de marché : une étape indispensable pour ouvrir un salon
- Quel statut juridique choisir pour son salon de coiffure ?
- Quel budget prévoir pour ouvrir son salon de coiffure ?
- Les stratégies marketing pour attirer et fidéliser sa clientèle
- Franchise ou salon indépendant : quelle formule choisir ?
Les diplômes nécessaires pour ouvrir un salon de coiffure
En France, l’ouverture d’un salon de coiffure est strictement encadrée. Pour pouvoir exercer en toute légalité, il est impératif de justifier d’une qualification professionnelle. Plusieurs diplômes sont reconnus par l’État :
- Le Brevet Professionnel (BP) Coiffure est le plus courant. Il permet de pratiquer, mais aussi de gérer un salon.
- Le Brevet de Maîtrise (BM), accessible après le BP ou trois ans d’expérience, confère le titre de maître artisan.
- Le BTS Métiers de la Coiffure, plus orienté vers la gestion et l’innovation, est également accepté.
- Le Certificat de Qualification Professionnelle (CQP), accessible sous conditions (diplôme + expérience), permet également de gérer un salon.
Le CAP Coiffure seul permet quant à lui d’exercer en tant que salarié, mais ne suffit pas pour ouvrir et gérer un salon.
Est-il possible d’ouvrir un salon de coiffure sans diplôme ?
Oui, c’est possible, mais sous certaines conditions. Si vous ne possédez pas de diplôme en coiffure, vous devez soit employer un professionnel qualifié (titulaire d’un BP) pour encadrer les prestations, soit justifier d’au moins trois ans d’expérience dans le métier. Ces alternatives permettent de garantir la qualité des services proposés tout en respectant la réglementation en vigueur.
Les obligations légales à respecter pour ouvrir un salon
L’ouverture d’un salon de coiffure implique également de nombreuses démarches administratives et réglementaires. Voici les principales étapes à suivre :
- Immatriculation de l’entreprise : vous devez enregistrer votre activité auprès de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA). Cette immatriculation au Répertoire des Métiers est obligatoire pour toute activité artisanale. Elle permet d’obtenir un numéro SIRET et d’exister légalement en tant qu’entreprise.
- Respect des normes d’hygiène et de sécurité : les salons de coiffure sont soumis à des règles strictes pour garantir la sécurité des clients et du personnel :
- Nettoyage et désinfection régulière du matériel (peignes, ciseaux, brosses, etc.) ;
- Bonne ventilation des locaux ;
- Gestion des déchets (notamment les produits chimiques) ;
- Mise à disposition de gants, serviettes propres, et produits désinfectants.
- Affichage des prix : les tarifs doivent être clairement affichés à l’intérieur et à l’extérieur du salon, de manière visible et lisible. Cela concerne toutes les prestations proposées, avec les prix TTC.
- Assurance professionnelle : la responsabilité civile professionnelle (RC Pro) est obligatoire. Elle couvre les dommages pouvant être causés à un client (réaction allergique, brûlure, chute, etc.) ou à un tiers dans le cadre de votre activité.
- Accessibilité du local : votre salon doit être accessible aux personnes en situation de handicap conformément à la réglementation en vigueur. Cela inclut l’accès au local, la circulation intérieure et l’aménagement des équipements si nécessaire.
- Diffusion de musique : si vous souhaitez diffuser de la musique dans votre salon (radio, playlist, télévision), vous devez obtenir une autorisation de la SACEM et vous acquitter des droits correspondants.
Le conseil MMA
La coiffure étant une profession réglementée, la souscription à une assurance est obligatoire, que vous exerciez en microentreprise, entreprise individuelle ou société. Vous devez couvrir à la fois votre activité professionnelle et votre local commercial.
Votre assurance doit protéger contre les risques potentiels liés à votre activité : dégâts matériels (incendie, dégât des eaux, vol), mais aussi préjudices corporels ou immatériels (réactions allergiques, erreurs techniques, litiges clients, etc.).
L’étude de marché : une étape indispensable pour ouvrir un salon de coiffure
Avant de vous lancer, il est essentiel de valider la faisabilité de votre projet. L’étude de marché vous permettra de mieux comprendre votre environnement et d’adapter votre offre en conséquence.
Commencez par analyser la demande locale : qui sont vos futurs clients ? Quel est leur profil (âge, genre, habitudes de consommation) ? Quelles prestations recherchent-ils (coupe, coloration, soins, coiffure événementielle) ?
Poursuivez avec l’analyse de la concurrence : combien de salons sont déjà présents dans la zone ? Quel est leur positionnement (low-cost, premium, bio, mixte) ? Quels services proposent-ils et à quels tarifs ?
L’emplacement joue également un rôle stratégique : privilégiez une zone à fort passage (centre-ville, galerie commerciale, quartier résidentiel dynamique), bien desservie par les transports et visible depuis la rue.
Enfin, appuyez-vous sur des données fiables pour étayer vos choix : statistiques de l’INSEE, études de la CCI, enquêtes terrain, entretiens avec des professionnels ou des habitants du quartier.
Quel statut juridique choisir pour son salon de coiffure ?
Le choix du statut juridique est une étape clé dans la création de votre salon. Il dépend de plusieurs facteurs : la taille de votre projet, votre situation personnelle, vos objectifs de développement, et votre appétence pour la gestion administrative.
- La micro-entreprise est idéale pour démarrer une activité à petite échelle, notamment pour les coiffeurs à domicile ou les projets sans salarié. Elle offre une gestion simplifiée, mais reste limitée en termes de chiffre d’affaires et ne permet pas de déduire certaines charges.
- L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou la SARL (Société à Responsabilité Limitée) conviennent aux projets plus structurés, notamment si vous envisagez d’embaucher ou de vous associer. Elles offrent un cadre juridique stable et une responsabilité limitée aux apports.
- La SAS (Société par Actions Simplifiée) ou la SASU (forme unipersonnelle) sont appréciées pour leur grande souplesse de fonctionnement. Elles sont particulièrement adaptées aux projets évolutifs, aux franchisés ou à ceux qui souhaitent lever des fonds à terme.
Chaque statut a des implications fiscales, sociales et administratives différentes (régime d’imposition, protection sociale du dirigeant, obligations comptables). Il est donc fortement recommandé de consulter un expert-comptable ou un conseiller en création d’entreprise pour faire un choix éclairé et adapté à votre situation.
Quel budget prévoir pour ouvrir son salon de coiffure ?
L’investissement initial pour ouvrir un salon de coiffure varie selon la taille du projet, l’emplacement et le niveau de prestation souhaité. En moyenne, il faut prévoir entre 20 000 € et 100 000 €.
Les principaux postes de dépenses incluent :
- Le local commercial : achat ou location, dépôt de garantie, frais d’agence.
- Les travaux d’aménagement : rénovation, mise aux normes, décoration.
- Le mobilier et matériel professionnel : bacs à shampooing, fauteuils, postes de coiffage, sèche-cheveux, etc.
- Le stock initial : produits capillaires, colorations, soins, consommables.
- La communication : création de logo, enseigne, site web, flyers, publicité locale.
- Le fonds de roulement : trésorerie pour couvrir les premiers mois d’activité (loyers, salaires, charges).
Plusieurs dispositifs peuvent vous aider à financer votre projet :
- Le prêt bancaire professionnel : la solution la plus courante.
- Les aides publiques :
- Aides régionales ou départementales à la création d’entreprise.
- Subventions de Bpifrance pour les projets innovants ou portés par des jeunes, des femmes ou des demandeurs d’emploi.
- ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) : exonération partielle de charges sociales.
- Le microcrédit : proposé par des organismes comme l’ADIE, pour les entrepreneurs sans accès au crédit bancaire classique.
- Le crowdfunding : financement participatif via des plateformes comme Ulule ou KissKissBankBank, utile pour tester l’adhésion au projet.
- L’apport personnel : souvent exigé par les banques (généralement 20 à 30 % du montant total).
- Le love money : soutien financier de proches (amis, famille).
Avant de solliciter un financement, préparez un business plan détaillé incluant votre étude de marché, un prévisionnel financier sur 3 ans, et une stratégie de développement. Cela renforcera votre crédibilité auprès des financeurs.
Les stratégies marketing pour attirer et fidéliser sa clientèle
Dans un marché très concurrentiel comme celui de la coiffure, il ne suffit pas d’être un bon technicien : il faut aussi savoir se faire connaître, séduire les clients et les inciter à revenir. Voici quelques conseils pour développer la notoriété et la rentabilité de votre salon.
1. Définir une identité de marque forte
Avant toute action marketing, il est essentiel de construire une image cohérente et reconnaissable :
- Nom du salon : original, mémorable, en accord avec votre positionnement (ex. : chic, urbain, naturel).
- Logo et charte graphique : à décliner sur tous vos supports (enseigne, cartes de visite, site web, réseaux sociaux).
- Décoration intérieure : l’ambiance du salon doit refléter votre univers (minimaliste, vintage, éco-responsable…).
Par exemple, un salon spécialisé dans la coloration végétale pourra adopter une déco naturelle, des couleurs douces et un nom évoquant la nature.
2. Développer une présence en ligne efficace
Aujourd’hui, la majorité des clients recherchent un salon sur Internet avant de prendre rendez-vous. Il est donc crucial d’être visible et attractif sur les moteurs de recherche, et cela passe par plusieurs étapes :
- Créer un site web professionnel : avec vos prestations, tarifs, photos, prise de rendez-vous en ligne.
- Optimiser votre fiche Google Business Profile : pour apparaître dans les recherches locales et recueillir des avis.
- Animer vos réseaux sociaux (Instagram, Facebook, TikTok) :
- Publiez des avant/après, des tutoriels, des coulisses du salon.
- Mettez en avant vos promotions et nouveautés.
- Interagissez avec votre communauté.
Pour optimiser votre visibilité, vous pouvez utiliser des hashtags géolocalisés et des stories pour toucher une clientèle locale. N’hésitez pas à vous tourner vers une agence de communication digitale locale qui vous partagera son expertise.
3. Mettre en place des offres attractives
Les promotions bien pensées peuvent booster votre démarrage et fidéliser vos clients :
- Offre de lancement : réduction pour les 100 premiers clients, pack découverte.
- Carte de fidélité : 1 coupe offerte après 10 passages, par exemple.
- Parrainage : le parrain et le filleul bénéficient d’un avantage.
- Abonnements : forfaits mensuels pour les coupes ou les brushings réguliers.
4. Nouer des partenariats locaux
Le bouche-à-oreille reste un levier puissant, surtout en zone urbaine ou semi-rurale. Pensez à :
- Collaborer avec des commerces de proximité (instituts de beauté, boutiques de vêtements, salles de sport).
- Participer à des événements locaux (marchés, salons, journées bien-être).
- Offrir des prestations à des influenceurs locaux en échange de visibilité.
5. Gérer votre e-réputation
Les avis clients jouent aujourd’hui un rôle décisif. C’est pourquoi, il est essentiel :
- D’encourager les avis positifs après chaque prestation (via SMS, QR code, email).
- De répondre à tous les avis, même négatifs, avec professionnalisme et bienveillance.
- De mettre en avant les témoignages sur votre site et vos réseaux.
Franchise ou salon indépendant : quelle formule choisir ?
Lorsqu’on souhaite ouvrir un salon de coiffure, le choix entre intégrer un réseau de franchise ou créer un salon indépendant est une décision stratégique majeure. Chacune de ces options présente des avantages et des contraintes qu’il convient d’évaluer en fonction de votre profil, de vos objectifs et de vos ressources.
Les atouts de la franchise
Opter pour une franchise, c’est rejoindre une enseigne déjà établie, bénéficiant d’une notoriété et d’un savoir-faire éprouvé. C’est une solution particulièrement adaptée aux entrepreneurs débutants ou à ceux qui souhaitent limiter les risques liés au lancement.
Les principaux avantages :
- Notoriété immédiate : vous profitez de la réputation de la marque, ce qui facilite l’acquisition de clients dès l’ouverture.
- Accompagnement structuré : la tête de réseau propose généralement une formation initiale, un soutien à l’installation, et un suivi régulier.
- Outils marketing et communication : campagnes nationales, supports visuels, stratégie digitale… tout est souvent clé en main.
- Référencement fournisseurs : vous bénéficiez de tarifs négociés et de produits sélectionnés par la marque.
Les inconvénients à considérer :
- Coût d’entrée : un droit d’entrée est souvent exigé, pouvant aller de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
- Redevances mensuelles : un pourcentage du chiffre d’affaires ou un forfait fixe est généralement reversé à la franchise.
- Moins de liberté : vous devez respecter le concept, les standards de la marque, et les décisions stratégiques du réseau.
Les spécificités du salon indépendant
Créer un salon indépendant, c’est faire le choix de l’autonomie totale. Vous définissez votre concept, votre identité visuelle, vos services et votre stratégie commerciale. Cette option convient aux profils créatifs, expérimentés ou désireux de se différencier sur le marché.
Les principaux avantages :
- Liberté totale : vous êtes seul maître à bord, libre de vos choix artistiques, commerciaux et managériaux.
- Identité unique : vous pouvez créer une marque personnelle forte, en phase avec vos valeurs et votre clientèle cible.
- Aucune redevance : pas de frais de franchise ni d’obligations contractuelles vis-à-vis d’un réseau.
Les contraintes à anticiper :
- Responsabilité accrue : vous devez tout gérer vous-même, de la communication à la gestion des fournisseurs.
- Visibilité à construire : sans la notoriété d’une enseigne, il faudra investir davantage dans le marketing pour vous faire connaître.
- Moins de soutien : pas de formation ni d’accompagnement structuré, sauf si vous vous entourez de conseillers externes.
Pour faire le bon choix, il est essentiel de se poser les bonnes questions :
- Ai-je l’expérience nécessaire pour gérer seul un salon ?
- Suis-je prêt à investir dans une marque ou à construire la mienne ?
- Quelle est ma tolérance au risque ?
- Ai-je besoin d’un accompagnement ou préfère-je l’indépendance ?
Il peut être utile de rencontrer des franchisés et des indépendants pour recueillir leurs retours d’expérience. Enfin, n’hésitez pas à consulter un expert-comptable ou un conseiller en création d’entreprise pour évaluer la viabilité de chaque option selon votre projet.
Ouvrir un salon de coiffure est un projet exigeant mais également passionnant. En respectant les étapes clés – formation, étude de marché, choix du statut, respect des obligations légales – vous maximisez vos chances de réussite. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels (CCI, CMA, experts-comptables) pour sécuriser votre lancement.
(1) INSEE/SIRENE – 2024 - unec-chiffres2024-web.pdf
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