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- Abattoirs, centres d’équarrissage : prévenir les risques professionnels
Page mise à jour le 27/06/2025
Abattoirs : comment prévenir les risques professionnels ?
Les métiers de la filière viande — abattage, découpe, transformation, équarrissage — sont parmi les plus exposés aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. Tour d’horizon des principaux facteurs de risque et des mesures de prévention à mettre en place pour protéger vos salariés.
Au sommaire de cet article
Filière Viande : des risques professionnels très élevés
Les métiers de l’abattage, de la découpe et de la transformation de viande restent parmi les plus exposés aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. Selon les données les plus récentes de l’INRS, les salariés de la filière viande présentent un taux d’accidents avec arrêt supérieur à 120 pour 1 000 salariés, soit près de trois fois la moyenne nationale, qui s’établit autour de 38 pour 1 000 tous secteurs confondus(1).
Les ateliers d’abattage et de découpe concentrent une grande partie de ces accidents, en raison de la combinaison de plusieurs facteurs de risque : manipulation d’outils tranchants, contact avec les animaux, sols glissants, cadence soutenue, exposition au froid, etc. Cette sinistralité élevée rend indispensable la mise en œuvre de mesures de prévention adaptées et durables.
Quels sont les principaux risques professionnels dans les abattoirs et centres d’équarrissage ?
Les environnements de travail dans les abattoirs et centres d’équarrissage sont particulièrement exigeants, tant sur le plan physique que sanitaire. Les salariés y sont exposés à une multitude de risques, souvent combinés, qui peuvent affecter leur santé, leur sécurité et leur bien-être. Voici les principaux dangers identifiés :
- Les risques biologiques : l’activité en abattoir et centre d’équarrissage expose aux zoonoses, des maladies et infections transmissibles de l’animal à l’homme. La contamination par blessure cutanée est fréquente. La contamination par voie respiratoire, courante également, est à l’origine de pathologies allergiques ou inflammatoires ;
- Les risques chimiques : l’exposition aux produits d’entretien, de nettoyage et de désinfection peut provoquer brûlures et intoxications par inhalation. Les gaz de putréfaction sont également source d’intoxication ;
- Les risques thermiques : travailler dans les installations frigorifiques entraîne une exposition excessive au froid, dangereuse en elle-même et de façon indirecte (diminution de la dextérité et de la vigilance) ;
- Les risques traumatiques multiples : des accidents peuvent résulter du contact avec les animaux, de l’usage de machines et outils tranchants, de la manipulation de carcasses et autres charges lourdes, de glissades et chutes de plain-pied provoquées par des sols souillés.
- Les risques de troubles musculosquelettiques (TMS) : l’apparition de TMS peut être liée au port de charges lourdes, aux gestes répétitifs, aux positions articulaires extrêmes, à l’exposition prolongée au froid et à l’humidité, aux vibrations… ;
- Des risques professionnels divers : le stress lié aux cadences soutenues, l’exposition au bruit, le travail de nuit et en horaires décalés, accroissent également le risque d’AT/MP.
Abattoirs et centres d’équarrissage : les mesures de prévention à adopter en priorité
1. Évaluer les risques
Il est essentiel de réaliser une évaluation des risques professionnels spécifique à chaque site et à chaque poste de travail. Cette démarche doit être formalisée dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), obligatoire dans toutes les entreprises.
2. Aménager les espaces de travail
- Installer des revêtements de sol antidérapants ;
- Prévoir des vestiaires et sanitaires propres et fonctionnels ;
- Stocker les matières premières dans des unités fermées pour limiter les émanations toxiques.
3. Mettre en place une politique de prévention durable
- Organiser des campagnes de sensibilisation (addictions, hygiène, vaccination) ;
- Encourager la vaccination contre le tétanos, la leptospirose, la typhoïde, les hépatites A et B, la rage.
4. Former régulièrement les équipes
- Formation à l’hygiène et à la sécurité ;
- Formation à l’utilisation des équipements ;
- Formation « gestes et postures » pour prévenir les TMS ;
- Formation aux premiers secours.
5. Fournir des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés
Chaque salarié doit disposer d’un EPI adapté à son poste, sa morphologie et en parfait état (gants résistants aux produits chimiques, tenue thermique complète pour les chambres froides, tablier et gants en cotte de maille pour la découpe).
6. Renforcer les règles d’hygiène et de sécurité
- Lavage régulier des mains et avant-bras ;
- Affûtage des couteaux pour limiter les efforts musculaires et les risques de blessure ;
- Désinfection systématique des outils.
Bon à savoir
Pour en savoir plus sur la prévention des risques professionnels dans les abattoirs, l’INRS met à votre disposition un guide pratique comprenant :
- Une cartographie des risques tout au long du processus d’abattage ;
- Des bonnes pratiques de prévention par poste de travail ;
- Des recommandations spécifiques pour les opérateurs, agents de maintenance, vétérinaires, etc.
La prévention des risques en abattoir repose sur une approche globale : évaluation rigoureuse, aménagement des postes, formation continue, équipements adaptés et respect strict des règles d’hygiène. Mises en œuvre de manière cohérente et durable, ces mesures permettent de protéger efficacement vos salariés et de réduire significativement les accidents du travail et maladies professionnelles.
(1) INRS – 2024 – rapport d’activité
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