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Page mise à jour le 29/07/2024
Exploitants agricoles : le guide pratique pour s’associer
Les raisons de s’associer entre exploitants agricoles sont nombreuses : partage des ressources, diversification de la production… C’est une aventure humaine autant que professionnelle qui ne doit pas être prise à la légère, puisqu’elle vous engage économiquement et juridiquement. Afin que votre projet d’association se passe au mieux, prenez le temps de lire ces conseils.
Au sommaire de cet article
Pourquoi s’associer en agriculture ?
Bénéficier d’un soutien humain
Être un chef d’entreprise agricole individuel, c’est revêtir plusieurs casquettes : directeur, chef d’équipe et ouvrier… Cette polyvalence quotidienne peut être difficile humainement et financièrement. Une alternative pour alléger cette charge mentale c’est l’association en agriculture.
En vous associant, vous pourrez bénéficier d’un réel soutien humain et des compétences de votre associé. L’association d’exploitant agricole permet notamment de répartir les temps d’astreinte et de s’octroyer plus facilement du temps libre pour vos week-end et vacances. Au sein de votre exploitation agricole, vous travaillerez en équipe et résoudrez les problèmes à plusieurs.
Des avantages financiers
S’associer permet également de jouir de nombreux avantages financiers. En tant qu’associer, vous partagez les apports en capitaux et mutualisez les charges et investissements. En fonction de la situation de votre associé, celui-ci pourra parfois vous faire profiter de son expérience antérieure et de sa connaissance de la structure.
Exploitants agricoles : comment choisir son associé ?
Les questions à se poser avant de s’associer
Avant de s’associer il est essentiel de connaître les raisons qui vous poussent à envisager l’association d’exploitant agricole. Pour bien choisir votre associé, vous devez réaliser 2 étapes.
- Définir vos objectifs individuels
Définissez vos propres enjeux à travers ce projet de regroupement et posez-vous les questions suivantes : quel est votre projet personnel et professionnel ? Qu’est-ce que ce projet vous apportera ? Qu’apportera-t-il à votre famille ? Qu’attendez-vous de ce projet ? Qu’avez-vous à gagner dans la réalisation de ce projet ? Qu’avez-vous à perdre ? Qu’êtes-vous prêt à perdre ?
- Échanger avec vos futurs associés
Exprimez vos attentes, vos besoins, vos envies et écoutez celles de vos futurs associés. Ce travail permet de mesurer la compatibilité des objectifs pour bâtir un projet commun et cohérent dans lequel chacun pourra se retrouver. Au fil des échanges, interrogez-vous sur les points suivants : Avec qui allez-vous travailler ? Quels sont leurs valeurs, leurs envies, leur mode de fonctionnement, leurs motivations ?
Trouver le bon associé
Trouver un associé n’est pas toujours une chose aisée. Pour vous aider dans votre quête, les chambres d’agriculture accompagnent via le Répertoire Départ Installation (RDI) les agriculteurs à la recherche d’associés. Le RDI vise à mettre en relations les agriculteurs souhaitant transmettre leur exploitation ou s’associer. Vous pouvez également faire appel à des sites spécialisés comme le site eloi.
Établir des règles communes
Une fois votre associé trouvé, il convient de prendre le temps d’établir des règles et des objectifs communs pour que le groupe puisse fonctionner.Pour que les associés puissent avancer en équipe et ainsi éviter les tensions, il convient de construire ensemble les règles de vie (comment nous vivons ensemble) et les règles du jeu (comment nous fonctionnons ensemble). Dès le départ, définissez des règles pour la circulation de l’information, l’organisation de réunions et de moments de discussions sur le management du groupe et de l’entreprise. Pour que chacun s’y implique, vos réunions doivent être organisées avec :
- Un ordre du jour validé préalablement par tous (points à aborder, temps à consacrer, résultats attendus, décisions à prendre) ;
- Une durée (si trop de points sont à traiter, une autre réunion est à prévoir) ;
- Un animateur, garant de l’ordre du jour et de la répartition du temps de parole.
BON À SAVOIR
Les règles que vous définissez sont propres au groupe. Dans le cas d’un nouvel arrivant dans un groupe existant, les réécrire peut-être un moyen incontournable d’intégration.
Définir des objectifs communs
Construisez ensemble une image commune de l’exploitation à terme, son éthique et les chemins pour y parvenir. Cette étape est fondamentale pour la création d’un nouveau groupe et permet de se donner les moyens de saisir des opportunités. Pour déterminer les objectifs de votre exploitation agricole et ainsi bâtir un projet dans lequel seront valorisées les complémentarités des structures regroupées, prenez du recul pour analyser le potentiel de votre regroupement.
- Réaliser un diagnostic « interne »
Quels sont vos moyens de production ? : Sol, bâtiments / équipements et main-d’œuvre : vous devez vous interroger sur les complémentarités, évolutions possibles et sur le « seuil de saturation ». Au-delà de quel niveau de production ne pourrez-vous pas aller parce qu’un des moyens de production sera à saturation ?
Quelles sont vos marges de manœuvre ? : Analyser vos pratiques en utilisant des indicateurs clés (coûts de production notamment) pour identifier vos marges de manœuvre, les points forts et les points faibles de chacun et définir vos choix techniques et vos objectifs.
- Réaliser un diagnostic « externe »
Le marché et les filières : que veut le marché ? Qui sont vos clients ? Qui consomme vos produits ? Atouts / faiblesses / opportunités de vos filières ? Qui sont vos concurrents ? Autant de questions indispensables à la construction de votre stratégie.
Le réglementaire : normes environnementales, chartes et contrats impacteront inévitablement vos choix.
Le territoire : pensez à vos partenaires locaux (clients / fournisseurs / banques / voisins...) qui peuvent être concernés par votre projet et qu’il faut intégrer dans votre réflexion. Des synergies externes au groupe sont peut-être à rechercher !
ENTRETENEZ LA DYNAMIQUE DE GROUPE
Pour maintenir une bonne relation humaine dans l’entreprise, respecter et faites respecter les règles et le processus mis en place. Avec le temps, vous pouvez les ajuster et les repréciser. Des points réguliers doivent être organisés pour faire le bilan des réussites et des difficultés, échanger sur les ressentis de chacun et lever les non-dits dans un climat serein.
Exploitation agricole : l’état des lieux avant l’association
Évaluer les biens
Avant d’intégrer un nouvel associé, il est indispensable de réaliser un état des lieux des biens agricoles.
Les terres : l’évaluation de l’état des terres, du parcellaire et de leur potentiel est essentiel. Vous devez également connaître le titulaire de la propriété ou du bail et imaginer ce qui pourrait se passer en cas de retrait d’un ou plusieurs associés, suite à des mésententes ou à un décès. Si les terres sont en partie la propriété de la société ou si elles sont mises à bail à la société, cela sécurise leur exploitation. En revanche, si la société est dissoute, les terres deviennent libres, sauf clause particulière prévue dans le bail. Une autre partie des terres peut être mise à disposition de la société, le bail restant « intuitu personae ». Si le titulaire des baux se retire, il reprend ses terres, ce qui peut fragiliser l’avenir de la société.
Les bâtiments : pour les bâtiments, l’analyse est la même. Sont-ils loués ou propriété de la société ? Si des constructions importantes sont réalisées, la logique veut que la société prenne en charge les frais liés à la construction. La propriété du sol l’emportant sur la propriété des murs, il est nécessaire que la société soit propriétaire du sol qui supporte la construction.
Le matériel : pour le matériel, il faut s’assurer de son état d’entretien, et également de qui en est le propriétaire. Est-ce en pleine propriété ou en copropriété avec un autre exploitant ? Si la société existe déjà ou si elle est constituée avec un ou des apports de prêts, pensez à voir quelles sont les garanties concernant ces prêts. En cas de difficultés, qui sera garant de ceux-ci ?
Surveiller les points économiques
Certains points de vigilance économiques doivent être pris en compte avant de s’associer en agriculture. Commencez par échanger avec vos futurs associés sur les prêts et interrogez-vous sur votre capacité de résistance : pouvez-vous investir ?
Intéressez-vous ensuite aux assurances décès invalidité souscrites ou à souscrire : quels sont les associés couverts par ces assurances ? Le sont-ils à 100 % ou proportionnellement ? Là encore il faut prévoir qui, en cas de sinistre, sera bénéficiaire des remboursements : la société, l’associé ou ses ayants droit ?
Vous devez ensuite fixer la rémunération de chacun, il s’agit d’une étape clé. La répartition de la rémunération des associés exploitants doit :
- Correspondre à la réalité de temps de travail et de partage de responsabilités ;
- Être cohérente ;
- Être ajustée si des éléments nouveaux interviennent (maladie, absence pour des mandats personnels…).
La répartition du résultat de l’exploitation après rémunération du travail doit également être prévue au prorata des parts sociales, des moyens de production mis à disposition ou autre clé à imaginer.
Quel statut juridique pour votre exploitation agricole ?
L’entreprise individuelle
Simple à créer, l’entreprise individuelle est adaptée lorsque les investissements et les risques sont limités car la responsabilité de l’entrepreneur est illimitée et indéfinie. Si le conjoint ou un enfant travaille sur l’exploitation, ils ne seront pas associés mais salariés, conjoint collaborateur ou aide familial.
L’EARL : Entreprise Agricole à Responsabilité Limitée
L’EARL permet de séparer patrimoine professionnel et privé. La responsabilité des associés est limitée à leurs apports. Il est possible d’intégrer des associés non exploitants (simples apporteurs en capitaux). Les EARL créées depuis 1997 sont soumises à un régime réel d’imposition et ne peuvent donc pas bénéficier du régime du micro-BA (bénéfices agricoles).
Le GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun
Le GAEC impose un travail en commun, il est impossible d’être associé simple apporteur de capital sans être exploitant. Grâce au principe de transparence, il permet de bénéficier de dispositions fiscales et économiques favorables.
En contrepartie, il interdit d’avoir une autre activité professionnelle à titre principal. Cependant un associé de GAEC peut, sous réserve, travailler à l’extérieur dans la limite de 536 heures par an.
La SCEA : Société Civile d’Exploitation Agricole
La SCEA permet d’associer toute personne physique ou morale, et, contrairement à l’EARL ou au GAEC, y compris un mineur. Son cadre juridique autorise la participation financière d’associés même si aucun d’eux ne souhaite exploiter. Dans ce cas, elle comporte uniquement des salariés. La responsabilité financière des associés est illimitée.
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