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- Économie collaborative en entreprise : définition, exemples et avantages
Page mise à jour le 07/08/2025
Pratiques collaboratives en entreprise : mode d’emploi pour les TPE
En France, 1 TPE sur 2 sous-utilise ses ressources ou en manque(1). Face à ce constat, on assiste à un essor des pratiques collaboratives (prêt ou emprunt de matériel, de locaux…). Quels sont les avantages de cette économie collaborative ? Quelles ressources partager et comment ? Suivez le guide.
Au sommaire de cet article
Qu’est-ce que l’économie collaborative pour les petites entreprises ?
L’économie collaborative consiste à prêter ou à emprunter une ressource plutôt qu’à l’acheter. Cet échange de bon procédé peut porter sur des biens, comme le prêt ou l’emprunt de locaux, de matériels, de machines ou de véhicules, ou sur des services comme le covoiturage, ou encore sur le transfert de compétences.
Depuis quelques années, ce mode de consommation, plus responsable et durable est en plein essor. Selon une étude Kantar-MMA réalisée en 2022 auprès de 400 dirigeants de petites entreprises, 1 TPE sur 4 a mis en place au moins une pratique collaborative dans son entreprise(1). De plus, l’enquête démontre que lorsqu’elles sont mises en place, ces pratiques séduisent les TPE, puisqu’elles sont 90 % à déclarer y avoir eu recours plusieurs fois dans l’année, le plus souvent via leur entourage et gratuitement(1).
Ce sont les entreprises du BTP, celles comprenant 1 à 5 salariés et celles situées dans les communes rurales (de moins
de 20 000 habitants) qui ont le plus recours aux pratiques collaboratives, notamment pour le partage de véhicules, de bureaux et d’ateliers(1).
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Pour aller plus loin
Vous souhaitez en savoir plus sur les pratiques collaboratives entre professionnels ? Découvrez les résultats complets de l’étude Kantar-MMA.
Pourquoi adopter des pratiques collaboratives ?
L’économie collaborative présente de nombreux avantages pour les petites entreprises :
- C’est tout d’abord un excellent moyen d’économiser de l’argent, surtout pour les TPE dont les moyens sont souvent limités ;
- Prêter ou emprunter du matériel, c’est aussi agir concrètement pour l’environnement : en mutualisant les ressources, les entreprises réduisent leur consommation et donc leur empreinte carbone ;
- C’est également un moyen efficace d’instaurer une relation d’échange et de services avec d’autres entreprises, ce qui peut permettre au loueur de renforcer un partenariat par exemple ;
- Enfin, cela aide à gagner en souplesse opérationnelle : vous pouvez par exemple répondre avec réactivité à une demande ponctuelle d’un client pour laquelle vous n’êtes pas équipé ou ne disposez pas des compétences adaptées en interne.
En résumé, tout le monde gagne à favoriser l’émergence d’une économie solidaire et circulaire !
Zoom sur les motivations des dirigeants de TPE
D’après l’étude Kantar-MMA, 29 % des dirigeants interrogés mettent en avant leur volonté de faire des économies grâce aux pratiques collaboratives, 22 % y voient un bon moyen d’entretenir le relationnel entre professionnels, et 15 % estiment que c’est plus simple et plus rapide(1).
Quelles ressources partager entre entreprises ?
Les ressources les plus partagées en 2022 sont les équipements et le matériel, les véhicules professionnels, ainsi que les bureaux et locaux(1).
Louer ou emprunter son matériel pro
Votre entreprise possède des équipements, des machines ou du matériel que vous utilisez peu ou qu’une partie de l’année ? En les louant à des confrères, vous pourrez rentabiliser des machines qui sortent rarement de l’atelier, tout en participant à une démarche de développement durable.
À l’inverse, si vous avez besoin d’un matériel coûteux pour une mission ponctuelle, ou si vos locaux sont trop petits pour stocker de nombreuses machines, pensez à louer ou à emprunter du matériel à d’autres entreprises. Vous pourrez ainsi préserver votre trésorerie, travailler avec du matériel de pointe et choisir la durée d’utilisation (par exemple lors d’une mission différente de ce que vous faites habituellement).
Partager ses véhicules
Voici une pratique collaborative qui a le vent en poupe ! Selon l’étude Kantar-MMA de 2022, 55 % des dirigeants de TPE interrogés connaissent les solutions de partage de véhicules pro et 73 % le covoiturage (notamment dans le cadre des trajets domicile-travail)(1).
Dans la pratique aussi, la tendance est en hausse : 53 % des entreprises ont déjà partagé un ou des véhicules pro et 59 % ont adopté le covoiturage, que ce soit régulièrement ou occasionnellement(1). Peut-être en faites-vous d’ailleurs partie ?
Avez-vous pensé au troc entre pros ?
Des sites web de troc proposent un échange gratuit de biens et de services entre entreprises. C’est par exemple le cas de la marketplace Korp, qui crée une monnaie d’échange virtuelle : en mettant à disposition un bien ou un service sur la plateforme, vous gagnez des crédits virtuels qui vous permettent d'en emprunter un autre. Vous pouvez ainsi « troquer » un ordinateur contre un chariot élévateur, une place de parking contre un utilitaire…
À noter que cette pratique est tout à fait légale. Elle se régularise d'un point de vue comptable et fiscal en délivrant une facture par compensation qui évalue la valeur du bien ou du service rendu (facture soumise à la TVA).
Partager son espace de travail
Vous avez des locaux partiellement inoccupés ? Sachez que des TPE en manque d’espace pourraient être preneuses ! Par exemple, vous pourriez héberger une jeune pousse (start-up, freelance…) ou laisser accès à votre atelier durant certains créneaux de la semaine.
Inversement, si vous manquez de place ou si vous n’avez plus besoin d’un bureau fixe en permanence, d’autres entreprises pourraient vous accueillir. Vous pourriez aussi vous tourner vers les espaces de coworking, qui proposent de mutualiser un certain nombre de services et d’équipements (connectivité haut débit, salles de réunion, visioconférence, accueil téléphonique…).
Le coworking est synonyme de convivialité et de partage d’expérience. Non seulement vous réduisez les coûts, mais votre créativité est aussi stimulée par le lien social nouvellement créé. Vous gagnez en proximité, en ouverture d'esprit… Cela peut même générer des occasions de business complémentaires. Alors, pourquoi ne pas vous lancer ?
Partager un salarié
Votre comptable n’est pas pleinement occupé toute l’année ? Vous pouvez le mettre à disposition d'une autre PME. Vous avez besoin d’une expertise pour mener à bien un projet particulier, de façon ponctuelle, et votre chiffre d’affaires est trop fluctuant pour embaucher sur le long terme ? Pourquoi ne pas emprunter la compétence à l’entreprise qui la détient ? Vous bénéficiez des services d’une hôtesse d’accueil ? Vous pourriez les mettre en commun avec l’entreprise qui partage votre immeuble et qui a du mal à en recruter une.
Dans chacune de ces situations, le partage de salariés, ou « prêt de main d'œuvre », peut vous intéresser. Certains sites comme masolutionemploi.com proposent de mettre en relation des entreprises qui souhaitent prêter ou emprunter du temps de collaborateurs, pour une semaine ou plusieurs mois, dans un cadre juridique sécurisé. Ils fournissent en général toute la documentation utile (convention de mise à disposition et avenant au contrat de travail) pour sécuriser ces démarches.
Le salarié détaché, quant à lui, continue à bénéficier de l'ensemble de ses droits et obligations pendant sa mission, comme s'il travaillait toujours au sein de votre entreprise. Son contrat de travail n'est ni rompu, ni suspendu : il est toujours effectif. L'entreprise d'origine reste l'employeur du salarié. À ce titre, elle continue d'établir son bulletin de paie, de lui régler son salaire et de cotiser auprès des différentes caisses (les salaires, charges sociales et frais professionnels pouvant ensuite être facturés à l’entreprise « emprunteuse »).
Un cadre légal strict
Selon l’ordonnance du 22 septembre 2017 relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de travail, une entreprise de moins de 5 000 salariés peut mettre à disposition de manière temporaire ses salariés auprès d’une jeune entreprise de moins de 8 ans d’existence ou d’une société de 250 salariés maximum. Par ailleurs, la mise à disposition :
- Ne peut excéder une durée de 2 ans ;
- Ne peut être effectuée au sein d’un même groupe ;
- Ne doit pas être à but lucratif (sauf pour les agences d’intérim, le portage salarial et les agences de mannequin) ;
- Doit recevoir l’accord du salarié concerné via la signature d’un avenant au contrat de travail.
Il est également nécessaire d’informer le comité social et économique (CSE) ou les délégués du personnel du détachement du salarié.
En cas de prêt illicite, les sanctions pénales sont lourdes : jusqu’à 2 ans d’emprisonnement
et 30 000 euros d’amende (150 000 euros pour une personne morale), que vous soyez prêteur
ou emprunteur.
Trouver des fonds
L’économie collaborative peut aussi permettre à votre entreprise de trouver des fonds pour financer un projet innovant. Plusieurs plateformes de financement participatif peuvent vous permettre d’attirer l’attention des internautes, voire des business angels : KissKissBankBank, Ulule, Indiegogo, WiSeed, Crowdlending…
Pour répondre à des besoins de trésorerie ponctuels, certaines entreprises choisissent de s’organiser entre elles en mettant en place des mécanismes de prêts inter-entreprises. Ce type d’accord permet de fluidifier les flux financiers sans passer par des établissements bancaires, tout en renforçant la coopération entre partenaires économiques.
Comment sécuriser les échanges entre entreprises ?
Selon l’étude Kantar-MMA menée en 2022, l’un des freins aux pratiques collaboratives entre professionnels est le manque de confiance envers les partenaires. 38 % des dirigeants de TPE sondés ont, en outre, le sentiment de ne pas être assez couverts par leur assurance pour se lancer dans l’économie collaborative et 70 % d’entre eux pensent qu’il est nécessaire de souscrire une assurance spécifique(1). Pourtant, les précautions à prendre pour sécuriser vos échanges et passer au collaboratif en toute sérénité sont assez simples.
Signer une convention de prêt pour le matériel pro
De plus en plus de professionnels prêtent ou empruntent du matériel en oubliant parfois les risques de dégradations ou de dommages. La signature d’une convention de prêt entre les deux parties permet de sécuriser cette démarche, surtout si le matériel a une valeur élevée. Ce document vous mettra à l'abri en cas de litige, notamment dans le cas d'un dommage occasionné au matériel durant la période de prêt. Il doit mentionner :
- Les noms et adresses du prêteur et de l'emprunteur ;
- L'objet de la convention : le prêt à titre gratuit ou payant du matériel concerné, la valeur de ce matériel (qui devra être réglée en cas de non restitution) ;
- Les engagements du prêteur (mise à disposition du bénéficiaire d'un matériel en bon état de fonctionnement...) ;
- Les engagements de l'emprunteur (mise en œuvre de toutes les mesures nécessaires pour que le matériel soit restitué en parfait état de fonctionnement, signalement au prêteur de tout changement d'utilisateur...) ;
- Les dates de début et de fin du prêt ;
- Les responsabilités de chacun et les aspects assurantiels : la convention doit préciser que le bénéficiaire prend la responsabilité du matériel reçu et aura à charge les frais liés à des dommages causés à lui-même ou aux tiers, en raison du matériel ou d'une mauvaise utilisation ;
- Les modalités de restitution du matériel ;
- Les pénalités en cas de non-restitution.
Dresser un état des lieux du matériel ou des locaux
Que vous prêtiez ou empruntiez du matériel ou partagiez des locaux, faites une inspection avant et après usage avec l’autre entreprise.
Par exemple, pour un prêt de matériel, l’état des lieux peut mentionner :
- L'état général du matériel ;
- Les accessoires fournis avec la machine ;
- Le niveau de carburant (si la machine en utilise) ;
- Le carnet d'entretien et les habilitations requises s'il y en a.
Signer une convention de mise à disposition pour le partage de salarié
Depuis la loi Cherpion du 28 juillet 2011, l'entreprise prêteuse et l'entreprise utilisatrice d’un salarié doivent obligatoirement signer une convention de mise à disposition du salarié, précisant :
- L'identité et la qualification du salarié ;
- La durée de sa mise à disposition ;
- Les salaires, charges sociales et frais professionnels facturés à l'entreprise utilisatrice ;
- Les responsabilités de chacun ;
- Éventuellement, la période probatoire au cours de laquelle l'une des deux parties peut mettre fin à cette mise à disposition du salarié.
Si vous prêtez plusieurs salariés, vous devez signer une convention pour chaque salarié.
Vérifier votre contrat d’assurance
Dès que vous prêtez ou empruntez du matériel, ou que vous accueillez des personnes extérieures dans vos locaux, la question de l’assurance devient essentielle. Êtes-vous couvert en cas de vol, de dégradation ou d’accident ? Qui est responsable si une machine prêtée est endommagée ou provoque un dommage corporel ? Quelles sont vos obligations si vous hébergez des personnes qui ne sont pas vos salariés ?
Pour être certain de votre couverture, n’hésitez pas à contacter votre assureur. Il pourra vous confirmer les garanties en place et vous conseiller sur les éventuelles extensions à prévoir.
Encadré : Le + MMA
Parce qu’il est de notre responsabilité d’assureur d’encourager les modes de consommation vertueux, nous assurons les pratiques collaboratives entre pros depuis 2017. Nos offres couvrent notamment :
- Le prêt ou l’emprunt d’un local professionnel ou de matériel (outils, matériels informatiques…) avec le contrat MMA PRO-PME ;
- Le prêt ou l’emprunt de véhicule ou d’un engin (voiture, utilitaire, camion nacelle…) avec le contrat MMA Auto Fleet.
N’hésitez pas à faire le point avec votre agent MMA sur votre assurance !
Et si vous souhaitez en savoir plus sur les précautions à prendre pour profiter de l’économie collaborative en toute sérénité, Jeanne Leclerc, experte juridique MMA, précise les éléments contractuels indispensables en vidéo.
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Source :
(1) Données chiffrées issues de l’enquête Kantar réalisée pour MMA du 16 au 30 septembre 2022 auprès d’un échantillon de 400 dirigeants de TPE françaises.
Sécurisez votre activité avec la Multirisque Pro MMA
Assurance RC Pro, assurance de vos locaux, matériels, équipements et marchandises, pertes d’exploitation… L’assurance Multirisque Pro MMA couvre en un seul contrat, l’ensemble de vos besoins, tout en s’adaptant à votre métier, votre secteur activité et la taille de votre entreprise.
Nos prises en charge sont faites en application des garanties/options souscrites et des conditions, limites et exclusions de garanties fixées aux conditions générales, aux conventions spéciales et aux conditions particulières du contrat d’assurance MMA PRO-PME (CG 352) disponibles en agence ou sur mma.fr. Pour en savoir plus, contactez votre agent général MMA.
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