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Page mise à jour le 26/08/2025

Communication de crise : les 5 étapes clés pour protéger votre entreprise

Cyberattaque, rappel de produit, bad buzz sur les réseaux sociaux, plan social, fermeture de site : nombre d’incidents inattendus peuvent mettre à mal la réputation de votre entreprise. À titre d’exemple, rien qu’au second trimestre 2025, 11,4 millions de comptes ont été piratés en France(1). Les conséquences néfastes de ces crises peuvent être importantes et durables pour votre entreprise. Voici les 5 étapes clés pour gérer efficacement votre communication et favoriser une sortie de crise rapide et maîtrisée.

Au sommaire de cet article

Étape 1 : anticiper la crise

Objectif : préparer votre entreprise à réagir vite et bien, en toute circonstance.

L’anticipation est le socle d’une gestion de crise réussie. Elle permet de gagner un temps précieux lorsque la crise éclate, et d’éviter les décisions précipitées ou mal coordonnées.

Voici les actions à mettre en œuvre dès maintenant :

  • Capitalisez sur l’expérience : analysez les crises passées dans votre entreprise ou dans votre secteur. Quelles ont été les erreurs ? Les réussites ? Quels enseignements pouvez-vous en tirer ?
  • Cartographiez les risques : identifiez les menaces potentielles (cyber, réputation, juridique, RH, etc.) et les sujets sensibles liés à votre activité. Pour chaque scénario, élaborez des plans d’action et de communication préétablis ;
  • Formez vos équipes : sensibilisez les collaborateurs clés (direction, communication, juridique, RH, IT…) aux réflexes à adopter en cas de crise. Des exercices de simulation peuvent renforcer leur réactivité ;
  • Constituez une cellule de crise : définissez à l’avance qui en fera partie, comment elle sera activée, et quels seront ses rôles et responsabilités. Cette cellule doit pouvoir se réunir rapidement et prendre des décisions en temps réel.

Avez-vous pensé à réaliser votre Plan de Continuité d’Activité (PCA) ?

Le PCA est un outil stratégique qui vous permet d’identifier les vulnérabilités des services essentiels à la survie de votre entreprise. Il doit donc prévoir un plan d’urgence, des solutions de gestion de crise et un plan de redémarrage de l’activité. Ainsi, en cas de crise, vous pourrez réagir de manière adaptée et réduire considérablement les conséquences négatives sur le fonctionnement de votre entreprise.

Livre blanc MMA : comment établir un plan de continuité d’activité ?

Étape 2 : mettre en place une veille

Objectif : suivre l’évolution de la crise en temps réel pour adapter votre communication avec réactivité et pertinence.

Un bad buzz et l’accumulation de commentaires négatifs sur les réseaux sociaux peuvent nuire rapidement à votre réputation en ligne. À long terme, cela peut constituer un danger pour la pérennité de votre entreprise, en générant un manque de confiance à la fois chez les clients, les potentiels partenaires et les futurs collaborateurs(2). Il est donc d’autant plus important de surveiller étroitement la portée de la crise en ligne, mais aussi sur les différents médias. Pour éviter cela, il est essentiel de mettre en place une veille active et structurée, dès les premiers signaux faibles :

  • Surveillez les réseaux sociaux : identifiez les plateformes où votre marque est la plus exposée (X, LinkedIn, Facebook, Instagram, TikTok…) et utilisez des outils de social listening pour suivre les mentions, hashtags, commentaires et tendances ;
  • Analysez les retombées médiatiques : suivez les articles de presse, les émissions radio/TV, les blogs spécialisés et les forums. Cela vous permettra de comprendre comment la crise est perçue et relayée ;
  • Identifiez les influenceurs et relais d’opinion : certains profils peuvent amplifier ou atténuer la crise. Il est utile de savoir qui parle de vous, avec quel ton, et quelle audience ils touchent ;
  • Centralisez les informations : créez un tableau de bord de veille pour partager les données clés avec votre cellule de crise. Cela facilitera la prise de décision rapide et cohérente.

Une veille efficace permet donc de réagir à chaud, de corriger les fausses informations, et d’adapter votre discours en fonction de l’évolution de la situation.

Étape 3 : évaluer la situation

Objectif : comprendre précisément l’ampleur de la crise pour agir en connaissance de cause.

Avant de communiquer, il est indispensable de faire le point sur ce qui s’est réellement passé. Une communication trop rapide, sans vérification, peut aggraver la crise ou vous exposer à des risques juridiques. Pour cela : 

  • Lancez une enquête interne : mobilisez les équipes concernées (technique, juridique, RH, production…) pour recueillir les faits, les témoignages et les données disponibles ;
  • Soyez objectif et rigoureux : évitez les jugements hâtifs. L’objectif est de comprendre les causes, les impacts et les responsabilités, sans chercher à désigner un coupable trop vite ;
  • Identifiez les parties prenantes impactées : clients, salariés, fournisseurs, partenaires, autorités… Qui est concerné ? À quel niveau ?
  • Évaluez les risques juridiques et réputationnels : certaines crises peuvent entraîner des sanctions, des plaintes ou des atteintes à l’image. Il est essentiel de les anticiper pour adapter votre stratégie.

Une évaluation précise vous permet :

  • D'adapter votre ton et votre posture : transparence, empathie, fermeté, engagement… chaque crise appelle une réponse spécifique ;
  • D'éviter les maladresses : une communication mal informée peut être perçue comme du déni, de l’arrogance voire de l’incompétence ;
  • De préparer les prochaines étapes : notamment l’élaboration du plan de communication (étape 4) et la gestion de la sortie de crise (étape 5).

4- Élaborer un plan de communication

Objectif : structurer votre prise de parole pour rassurer, maîtriser le récit et préserver votre image.

Une fois la situation évaluée, il est temps de construire un plan de communication de crise clair, cohérent et adapté à chaque public cible. Ce plan doit permettre de reprendre le contrôle du discours, éviter les spéculations et montrer que l’entreprise agit avec responsabilité.

  • Définissez vos messages prioritaires : que souhaitez-vous dire ? Quels sont les faits avérés ? Quelle posture adoptez-vous (transparence, empathie, engagement à corriger…) ?
  • Adaptez le ton et le contenu selon les publics : clients, salariés, partenaires, médias, autorités… Chaque groupe doit recevoir une information pertinente, au bon moment, via le bon canal ;
  • Choisissez les bons porte-parole : privilégiez des personnes légitimes, formées à la prise de parole en situation sensible (direction générale, responsable communication, expert technique…) ;
  • Multipliez les canaux de diffusion : communiqués de presse, posts sur les réseaux sociaux, e-mails, vidéos, conférences… L’objectif est de toucher rapidement et efficacement vos audiences ;
  • Préparez des Q/R : anticipez les questions difficiles et préparez des réponses claires, factuelles et rassurantes. Cela facilitera les échanges avec les journalistes ou les clients ; 

Dans tous les cas : 

  • Soyez réactif sans précipitation : mieux vaut attendre quelques heures pour diffuser un message solide que de communiquer trop vite avec des informations incomplètes ;
  • Ne fuyez pas la crise : le silence ou le déni peuvent être interprétés comme un aveu ou un manque de
    professionnalisme ;
  • Montrez que vous agissez : détaillez les mesures prises, les enquêtes en cours, les actions correctives… Cela renforce la crédibilité de votre discours.

Étape 5 : gérer la sortie de crise

Objectif : restaurer la confiance, tirer les enseignements et renforcer votre résilience.

Une fois la crise maîtrisée, il ne faut pas baisser la garde. La sortie de crise est une phase stratégique qui permet de réparer les liens, préserver la réputation et préparer l’avenir.

  • Communiquez sur la résolution : informez vos parties prenantes des mesures prises, des résultats obtenus et des engagements pour éviter que cela ne se reproduise ;
  • Remerciez les parties mobilisées : collaborateurs, clients fidèles, partenaires… Valoriser leur soutien renforce les relations et l’image de votre entreprise ;
  • Analysez la gestion de crise : organisez un retour d’expérience avec les équipes impliquées. Qu’est-ce qui a bien fonctionné ? Quelles améliorations sont nécessaires ?
  • Mettez à jour vos procédures : ajustez votre PCA, vos plans de communication, vos outils de veille… Chaque crise est une opportunité d’apprentissage ;
  • Travaillez votre image post-crise : campagnes de communication, témoignages clients, actions RSE… Il est important de montrer que l’entreprise a su rebondir et tirer les leçons.

Une crise bien gérée peut devenir un levier de transformation positive. Elle montre que votre entreprise est capable de faire face, de se remettre en question et de progresser. À l’inverse, une sortie de crise négligée peut laisser des traces durables dans l’opinion.

Les 10 réflexes à avoir en cas de crise

La gestion de crise de votre entreprise ne s’improvise pas. En complément des bonnes pratiques déjà détaillées, voici un rappel synthétique des dix réflexes essentiels à garder en tête lorsque la crise survient :

  1. Activer la cellule de crise : réunir immédiatement les décideurs clés pour coordonner les actions du plan d’urgence ;
  2. Vérifier les faits : ne communiquer qu’à partir d’informations confirmées pour éviter les rumeurs ;
  3. Désigner un porte-parole : centraliser la parole pour garantir cohérence et crédibilité ;
  4. Parler vite, même partiellement : une première prise de parole rapide évite le silence anxiogène ;
  5. Jouer la transparence : dire ce qui est su, ce qui est fait et ce qui reste à éclaircir ;
  6. Informer en interne en priorité : collaborateurs et partenaires doivent être les premiers
    avertis ;
  7. Anticiper les questions : préparer une FAQ claire pour répondre aux préoccupations récurrentes ;
  8. Faire des mises à jour régulières : même sans évolution majeure, un point d’étape rassure ;
  9. S’entraîner en amont : simulations et exercices renforcent la réactivité ;
  10. Débriefer après coup : analyser la gestion de la crise permet d’améliorer la résilience future.
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