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Page mise à jour le 05/06/2025
Vente directe de produits agricoles : tout savoir sur la réglementation
Plébiscitée par les consommateurs, la vente directe de produits agricoles s’est imposée comme un mode de commercialisation incontournable. De plus en plus de producteurs choisissent de vendre eux-mêmes leurs produits, que ce soit à la ferme, sur les marchés ou via des boutiques dédiées. L’aventure vous tente ? Découvrez nos conseils pour développer et pérenniser cette nouvelle source d’activité et de revenus.
Sommaire
- Circuits courts et vente directe : des modèles plébiscités par les Français
- Les avantages de la vente en direct
- Vente directe : les questions préalables à vous poser
- Connaitre la réglementation de la vente directe
- Des aides pour vous accompagner dans votre projet
- Comment fidéliser vos clients durablement ?
- Vente en circuits court : quand l’union fait la force
Circuits courts et vente directe : des modèles plébiscités par les Français
Si le concept n’est pas nouveau, la vente directe et les circuits courts sont des modes de consommation très populaires auprès des Français en quête d’une consommation plus responsable.
Différence entre circuit court et vente directe
La vente directe et le circuit court sont deux modes de commercialisation qui rapprochent producteurs et consommateurs, mais ils ne désignent pas exactement la même chose.
La vente directe consiste pour le producteur à vendre ses produits sans aucun intermédiaire, que ce soit à la ferme, sur un marché ou via un site internet personnel.
Le circuit court, lui, désigne le fait de vendre avec au maximum un seul intermédiaire entre le producteur et l’acheteur final. Cela peut être, par exemple, une association de producteurs, une AMAP ou un commerçant local.
En résumé, toute vente directe est un circuit court, mais tous les circuits courts ne relèvent pas forcément de la vente directe.
Un mode de consommation en plein essor, au service des agriculteurs
L’engouement des Français pour les produits locaux ne faiblit pas. En 2024, 64 % des consommateurs ont acheté régulièrement un produit en circuit court, le plus souvent dans un magasin ou un marché de producteurs(1). Les principales raisons d’un achat en circuit court sont :
- Le prix (72%)(1) ;
- L’origine France (54%) ;
- Le lien avec le producteur (51%).
Ces chiffres traduisent une volonté croissante des Français de consommer local, responsable et de soutenir l’agriculture française. Côté producteurs, la dynamique est tout aussi forte. Selon une étude Agreste basée sur le recensement agricole de 2020, plus de 90 000 exploitants français vendaient tout ou partie de leur production en circuit court⁽²⁾, notamment :
- Les apiculteurs (87%) ;
- Les horticulteurs et producteurs de fleurs (79%) ;
- Les maraîchers (70%) ;
- Les arboriculteurs (46%).
Ce succès s’explique par les avantages des circuits courts(3) : ils valorisent le travail des agriculteurs, offrent des produits souvent plus frais et renforcent le lien social entre producteur et consommateur.
Les avantages de vendre directement ses produits
En tant que producteur, cela vous permet d’avoir le contrôle total sur vos produits, de la production à la commercialisation. Cela peut présenter de nombreux avantages :
- Une meilleure rémunération : sans intermédiaire, la marge vous revient directement.
- La valorisation de vos produits : il y a moins d’exigences de présentation ou de calibrage qu’en vendant en grande distribution, ce qui permet de mieux faire valoir la qualité réelle de vos produits.
- Le renforcement des liens avec le consommateur : la relation directe permet d’instaurer un climat de confiance et de fidélité, et le consommateur peut réellement voir d’où viennent les produits qu’il achète.
- La reprise en main de la commercialisation : vous choisissez comment, à quel prix et dans quelles conditions vous souhaitez vendre vos produits.
Autant d’avantages qui peuvent vous amener à vouloir pérenniser la démarche au sein de votre exploitation.
Vente directe : les questions préalables à vous poser
Avant de se lancer, il est important de prendre le temps de structurer votre projet. Voici quelques questions clés à se poser :
- Quel est votre objectif premier dans ce projet : Diversification ? Amélioration de la rentabilité ? Repositionnement ?
- Disposez-vous des compétences nécessaires (communication, transformation, gestion...) ?
- Avez-vous suffisamment de temps à consacrer à cette nouvelle activité ?
- Quelle est la situation financière actuelle de votre exploitation ?
- De quels moyens disposez-vous déjà pour votre nouvelle activité : locaux, équipement, personnel ?
- Où implanter votre boutique ? Sur votre exploitation, en ligne, dans un lieu collectif ?
Connaitre la réglementation de la vente directe
Les formalités administratives
Tout d’abord, votre activité doit être déclarée via le guichet unique sur le site des formalités d’entreprises mis en ligne par le gouvernement le 1er janvier 2023. Selon la nature de votre projet, d’autres démarches peuvent s’imposer :
- Construction ou agrandissement(4) d’un espace existant : un permis de construire ou une déclaration préalable peut être requis auprès de votre mairie ;
- Accueil du public : vous devez respecter les normes de sécurité en consultant le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) ;
- Transformation de produits d’origine animale(5) : déclaration obligatoire auprès de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) ;
- Fabrication d’alcool distillé : vous devez faire une déclaration de distillation et vous manifester auprès des Douanes(6).
Les contraintes sanitaires
Si vous transformez des produits alimentaires, vous devrez respecter un certain nombre de règles d’hygiène. Cela peut impliquer :
- La location d’un atelier agréé de transformation, dont vous pouvez consulter la liste mise à jour quotidiennement ;
- L’intégration à un atelier collectif de transformation(4) ;
- La création d’un atelier de transformation à la ferme. En cas de conception des locaux, vous devez respecter la réglementation sanitaire (agencement, alimentation en eau potable, revêtements faciles d’entretien, évacuations…) et soumettre vos plans à la DDPP (Direction Départementale de Protection des Populations) avant les travaux.
- La mise en place d’un Plan de Maîtrise Sanitaire (PMS)(7) : si vous transformez des produits d’origine animale et végétale, une formation à l’hygiène et la mise en place d’un PMS(7) sont nécessaires.
Bon à savoir
Le PMS est un ensemble de documents qui liste les mesures prises pour assurer l’hygiène et la sécurité des produits :
- Identification des risques et mesures correctives ;
- Plan de nettoyage et de désinfection ;
- Qualité de l’eau ;
- Respect des températures de conservation ;
- Traçabilité des produits ;
- Mise en place d’autocontrôles (analyses microbiologiques de la matière première et des produits finis) et de procédures de rappel en cas de non-conformité.
Pour savoir si vous devez effectuer une demande d’agrément sanitaire, rendez-vous sur :
mesdemarches.agriculture.gouv.fr.
La réglementation commerciale
Outre les aspects sanitaires, la vente directe de produits agricoles implique de respecter un certain nombre de règles commerciales(8) visant à protéger les consommateurs et à garantir la transparence des produits vendus. Ces obligations s’appliquent à toutes les étapes de la chaîne, de la production à la distribution, en passant par le transport :
- Températures de conservation : les denrées alimentaires doivent être conservées à la bonne température tout au long de la chaîne (production, transport, stockage et distribution).
- Validation des dates limites de vos produits : la Date Limite de Consommation (DLC) indique une limite impérative pour les denrées périssables et la Date Limite d’Utilisation Optimale (DLUO) a, quant à elle, un caractère plus indicatif pour le consommateur.
- Mentions obligatoires sur les étiquettes des denrées alimentaires :
- Dénomination de vente ;
- Origine ;
- Liste des ingrédients ;
- Quantité nette ;
- Date de consommation (DLC/DLUO) ;
- Coordonnées du producteur ;
- Numéro de lot :
- Mode d’emploi et conditions de conservation ;
- Estampille sanitaire si nécessaire.
- Affichage des prix : les tarifs doivent être clairement indiqués, à la pièce ou au poids selon le type de produit.
Respecter ces règles est essentiel non seulement pour se conformer à la loi, mais aussi pour instaurer un climat de confiance durable avec la clientèle.
Des aides pour vous accompagner dans votre projet
Plusieurs dispositifs existent pour accompagner les producteurs souhaitant se lancer :
- Le réseau des Points Accueil Diversification(9), présent dans chaque région, vous propose un accompagnement personnalisé ;
- Des aides à l’investissement (pour l’aménagement, l’achat de matériel de transformation ou de commercialisation) peuvent être sollicitées auprès de certaines collectivités ou du réseau des Chambres d’agriculture ;
- La plateforme fraisetlocal.fr permet d’améliorer votre visibilité auprès des consommateurs à proximité.
Comment fidéliser vos clients durablement ?
Bien plus qu’un simple phénomène de mode, le succès de la vente directe aux particuliers repose sur la capacité à créer un lien entre le producteur et le consommateur. Pour cela, vous pouvez :
- Aménager un espace propre, convivial avec une signalétique claire pour indiquer les prix, les promotions, les horaires d’ouverture ou l’origine des produits ;
- Rassurer les consommateurs avec un local conforme aux normes sanitaires : bonne ventilation, zones de stockage différenciées pour éviter la contamination croisée, équipements de réfrigération adaptés… ;
- Faire connaître votre activité via la signalétique, un site web, une présence sur les réseaux sociaux ou encore des publications locales ;
- Informer sur vos jours et horaires d’ouverture, les options de commande ou de livraison sur Google ou sur un site ;
- Organiser des ateliers de découverte de la ferme, des produits, des dégustations et autres expériences ;
- Constituer un fichier client pour tenir vos clients informés des produits disponibles, des horaires ou des offres via une newsletter.
Vendre en circuits court : quand l’union fait la force
Au-delà de la vente directe qui se pratique seul, il peut être intéressant aussi de miser sur les circuits courts ou les commerces collectifs. Pour mettre en place une synergie avec d’autres producteurs, artisans ou fabricants, différents moyens sont envisageables(3) :
- Vous associer à d’autres producteurs ou commerçants (boucher, fromager, boulanger…) afin de proposer à vos clients des paniers plus diversifiés et plus complets. À ce titre, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre CCI ou de votre CMA pour identifier d’autres professionnels pouvant être intéressés par la démarche ;
- Rejoindre un magasin de producteurs : la gestion commune du commerce permet de mutualiser les compétences, tout en limitant le temps consacré à la vente du fait du roulement des équipes. Si la variété de l’offre constitue un atout concurrentiel, sachez néanmoins que l’investissement initial (aménagement, équipements…) peut être conséquent ;
- Commercialiser vos produits par l’intermédiaire d’une AMAP : au-delà d’une bonne visibilité sur les volumes à fournir, vous aurez également une certaine sécurité financière (en général, les clients commandent et règlent leurs paniers à l’avance, souvent sur plusieurs mois). Un atout, mais aussi une contrainte ;
- Opter pour un drive fermier : le concept du drive fermier vous permet de commercialiser vos produits via une plateforme e-commerce (comme celle du réseau national Bienvenue à la ferme). Après avoir passé commande en ligne, les clients peuvent récupérer leurs achats, à une heure précise, dans un point de retrait de leur choix.
Que ce soit seul ou à plusieurs, pérenniser une activité de vente directe ou en circuits courts ne s’improvise pas ! N’hésitez pas à vous tourner vers le réseau des Chambres d’agriculture qui pourra vous accompagner dans vos démarches.
Sources
(1) Pourdebon & Kantar - 2025 - 5e Baromètre annuel de la vente en circuit court
(2) Agreste, Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire - 2023 - Près d’une exploitation sur quatre vend en circuit court
(3) DGCCRF - 2022 - Produits alimentaires commercialisés en circuits courts
(4) Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire - 2023 - Circuits courts : exigences sanitaires et flexibilité pour les entreprises
(5) Entreprendre Service Public - 2023 - Agrément sanitaire et déclaration de manipulation de denrées animales
(6) FranceAgrimer - 2023 - Note aux distillateurs
(7) Chambre d’agriculture de l’Ain - 2025 - Concevoir le plan de maîtrise sanitaire de votre point de vente collectif
(8) Chambre d’agriculture de France - 2024 - Circuit court
(9) Chambres d’Agriculture Provence-Alpes-Côte-d’Azur - 2024 - Nouveau dispositif Point d’Accueil Diversification : un appui personnalisé pour votre exploitation
.
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