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Installation de panneaux sandwich : les risques à éviter

Page mise à jour le 03/02/2025

Un guide de sécurité incendie pour l'installation des panneaux sandwichs

Du fait de la composition des panneaux sandwichs, ces derniers présentent des risques spécifiques en cas d’incendie. C’est pourquoi leur utilisation est prohibée dans les locaux techniques ou électriques. Le Référentiel APSAD D14-A, édité par le CNPP, expose les règles de l’art pour la mise en œuvre des panneaux sandwichs. MMA vous résume les points essentiels pour limiter les départs de feu et retarder la progression de la combustion.

Sommaire

Panneaux sandwichs isolants : quels risques en cas d’incendie ?
Le classement des panneaux sandwichs
Prévenir les risques des panneaux sandwichs
Panneaux sandwichs et norme incendie
Les modalités de fixation de panneaux sandwichs
Les installations au contact des panneaux sandwichs

Panneaux sandwichs isolants : quels risques en cas d’incendie ?

Les panneaux sandwichs sont composés d’un parement organique ou métallique et d’un isolant, généralement en mousse de polyuréthane (PU), ou minéral.
Les propriétés mécaniques des mousses s’amenuisent dès 160°C. Elles entrent en pyrolyse à partir de 250°C. En cas d’incendie, la décomposition du PU entraîne le gonflement du matériau et la libération d’importantes volutes de fumées chargées d’acide cyanhydrique et de gaz phosphoro-bromé.

L’origine des incendies est majoritairement due à l’électricité, ou liée à des travaux par points chauds.

La présence de mousse isolante apparente est un facteur favorisant la propagation de l’incendie. Aussi, si le feu n’est pas maîtrisé dès le départ, il sera pratiquement impossible de le combattre, à cause du dégagement de chaleur et de fumées toxiques.

L’exposition au risque incendie des panneaux sandwichs avec isolant inflammable dépend :

De la qualité de la mousse,
De la qualité de la fabrication (adhérence entre les feuillets et l’isolant),
De la qualité de l’assemblage sur le site.

Le classement des panneaux sandwich

Le classement de réaction au feu des panneaux sandwichs varie en fonction :

Du type d’isolant : polyuréthane, laine de roche ou mousse de verre ;
Du type de parement : tôle ou polyester.

Compte tenu de leur rapport qualité/prix intéressant, les panneaux sandwichs polyuréthane sont privilégiés par les décideurs et les installateurs dans toutes les industries où il est nécessaire d’avoir une température dirigée.

Les panneaux sandwichs incombustibles sont, pour leur part, utilisés dans l’industrie agroalimentaire dans les parties dites sèches comme le stockage d’emballages, ainsi que dans les zones de fabrication où des fours et des brûleurs sont utilisés.

Toutes les zones d’activité dites « aggravantes » - telles que les locaux techniques et locaux électriques - doivent être situées dans un local coupe-feu « 2 heures » : l’usage des panneaux sandwich y est interdit.

Prévenir les risques des panneaux sandwichs

Le Référentiel APSAD D14-A « Panneaux sandwichs et comportement au feu » du CNPP donne des recommandations, permettant d’une part de diminuer la probabilité de déclenchement d’un incendie à l’intérieur même des panneaux et d’autre part, de réduire la propagation du feu en cas de départ d’incendie.

Ce guide comporte trois parties principales :

La première présente les caractéristiques des panneaux et leur comportement au feu en fonction de la nature de l’isolant ;
La seconde expose les modalités de fixation de ces panneaux, afin de limiter les risques de détérioration/chute dans le temps des parements ;
La troisième détaille les règles de pose des équipements techniques sur ces panneaux (luminaires, éléments chauffants, autres équipements électriques…), pouvant être à l’origine de départ de feu.

Dans les paragraphes suivants, MMA vous expose les points clés pour veiller à une bonne installation des panneaux sandwich.

Panneaux sandwichs et norme incendie

Les panneaux sandwichs sont couramment utilisés pour leurs propriétés isolantes, dans la construction de bâtiments industriels et notamment, dans les industries agroalimentaires et pharmaceutiques, les salles blanches et les entrepôts frigorifiques. Ces panneaux sont composés d’un double parement organique ou métallique, renfermant un matériau isolant combustible ou non.

Le comportement au feu des matériaux a été défini dans la réglementation française par le « classement M », puis dans la réglementation européenne par le classement « Euroclasses ». Ce classement est obtenu d’après des tests effectués en laboratoires agréés par le ministère de l’Intérieur (ex. : CSTB, LNE, LCPP…).

Il catégorise ainsi les panneaux sandwichs selon leur réaction au feu, sur trois critères :

Les panneaux de catégorie Pa1 sont des panneaux à âmes incombustibles classés en Euroclasse A1, A2 ;
Les panneaux de catégorie Pa2 sont des panneaux classés en Euroclasse A1, A2 ou B ;
Les panneaux non classés.

Les classements Pa1 ou Pa2 s’appliquent à un panneau déterminé, ou à une gamme de panneaux. Cette classification spécifique complète les exigences réglementaires, en particulier celles relatives au comportement au feu et au marquage CE des produits.

Une fois montés, les panneaux doivent être marqués de manière visible afin que l’on puisse toujours identifier la catégorie concernée. Chaque fabricant dispose de son propre type de marquage.

Règle de base

L’utilisation d’éléments de construction combustibles pour la rénovation de bâtiments existants ou la construction de nouveaux bâtiments, tels que les panneaux sandwichs dont l’âme est constituée d’une mousse isolante combustible, doit être évitée.

En cas de difficultés de mise en œuvre (ex : problème d’humidité...), des panneaux sandwichs à âme combustible peuvent être installés, à condition d’être approuvés par un laboratoire reconnu (ex. : CSTB, LNE, LCPP…), afin de vérifier que leurs caractéristiques « Euroclasses » sont au moins « B s3 d1 ».

Les modalités de fixation de panneaux sandwichs

Comment installer les panneaux sandwichs ?

Lors des découpes des panneaux sandwichs, des profilés en tôle doivent être mis en place pour cacher la mousse. Cela est valable pour les canalisations, trémies, découpes dans les angles, y compris dans les combles.

Règle de base
Aucun isolant combustible ne doit être laissé à nu.

Panneaux sandwichs : bien choisir les fixations

La fixation du panneau sandwich de bardage se différencie de celle du panneau sandwich de toiture. Cela concerne notamment la fixation à la structure porteuse. Les vis de fixation sont identiques (P1, P5 ou P13), néanmoins une différence se situe au niveau des vis pour bardage qui sont équipées de rondelles d’étanchéité, alors que pour les toitures des vis autoporteuses avec tête inoxydable et joint d’étanchéité placé sous un cavalier sont utilisées.

Il est important de veiller à ce que les dispositifs de fixation empêchent bien la chute du parement en cas d’incendie, pour éviter de rendre apparent l’isolant combustible. Lors de l’essai de qualification en semi-grandeur, les dispositifs de fixation du panneau sandwich sont testés. Il convient donc de se rapprocher du fabricant de vos panneaux sandwich, pour valider le système de fixation du panneau sandwich le plus adapté.

Enfin, lors de l’exploitation, il est nécessaire de vérifier régulièrement l’état des panneaux sandwichs et des joints, toute détérioration devant être réparée rapidement.

Les installations au contact des panneaux sandwichs

Toutes les traversées de câbles électriques dans les panneaux doivent être réalisées, de préférence, avec un fourreau métallique ou un tube PVC, pour éviter tout contact des câbles avec les parois métalliques du panneau.
Tous les équipements électriques doivent être décollés de la paroi des panneaux, en respectant les distances minimales suivantes :

Equipements	Distances minimales entre l'équipement et le parement du panneau
Câble	1 cm⁽¹⁾
Coffret	5 cm
Prise, interrupteur, boîte de dérivation, bloc d'éclairage de secours	5 cm
Luminaire en applique sur panneau vertical	5 cm
Chemin de câbles	20 cm
Armoire électrique⁽²⁾	20 cm
Luminaire sous plafond	20 cm
Luminaire encastré	sans objet⁽³⁾
Autres équipements⁽⁴⁾	à étudier au cas par cas⁽⁵⁾

^{(1) Ou mise sous gaine apparente

(2) Les sorties des câbles doivent se faire par le bas et être munies de presse-étoupe

(3) La température maximale au niveau du panneau est de 80°C

(4) Par exemple : convecteur, etc.

(5) La température de l’isolant thermique ne doit pas dépasser 80°C. Une solution est d’écarter les équipements à titre indicatif, les écarts peuvent être déterminés en fonction de la puissance des équipements (cf. le tableau ci-dessous).}

En fonction de la puissance des équipements, les distances suivantes doivent également être prises en compte :

Puissances consommées des équipements	Distances minimales entre l'équipement et le parement du panneau
< 2 kw	0,2 m
2 à 50 Kw	0,8 m
50 à 200 kw	1,5 m
> 200 Kw	2,5 m

RECOMMANDATIONS POUR LA MISE EN ŒUVRE DE PANNEAUX SANDWICHS

Réduire la présence des panneaux combustibles en limitant leur utilisation aux seuls usages pour lesquels il n’existe pas d’autre alternative. Par exemple, pour les locaux nécessitant un respect de normes d’hygiène strictes et/ou ceux ayant un traitement thermique spécifique.
N’installer que des panneaux avec des caractéristiques Euroclasses « B s3 d1 » minimum.
Pour la mise en œuvre des panneaux, le Référentiel APSAD D14–A doit impérativement être respecté. Outre les règles d’installations, il inclut le respect des distances minimales à prévoir, entre les équipements à risque d’incendie et la paroi des panneaux.
Veiller lors de la mise en œuvre des panneaux (fixation, coupe d’angle, emboîtement…) à ce que l’isolant ne soit jamais apparent. Cela implique de recouvrir systématiquement la mousse apparente au moyen, par exemple, de protecteurs métalliques tels les couvre-joints… et à ce qu’il n’y ait pas d’éléments inflammables autres que le matériau isolant (barrière de vapeur, colle, enduits intérieurs et extérieurs).
Les installateurs de panneaux sandwichs doivent être titulaires de la certification QUALIBAT et avoir souscrit une assurance responsabilité civile décennale.
Lors de l’exploitation, vérifier régulièrement l’état des panneaux et des joints, afin de réparer rapidement toute détérioration.

Ces recommandations sont reprises et détaillées dans notre fiche Bonnes pratiques prévention dédiée aux Panneaux sandwichs.

RECOMMANDATIONS COMPLÉMENTAIRES À RESPECTER DANS TOUS LES CAS, POUR LIMITER LE RISQUE D’INCENDIE EN ENTREPRISE

Séparer les ateliers de production des secteurs de stockage et compartimentage des locaux techniques par la création de murs et locaux coupe-feu « 2 heures ». Leurs ouvertures doivent être protégées par des portes coupe-feu « 1 h 30 », conformément aux Référentiels APSAD R15 et R16.
Mettre en place des exutoires de gaz toxiques et fumées chaudes, conformément au Référentiel APSAD R17.
Mettre à disposition pour la première intervention des moyens en eau suffisants (extincteurs et Robinets d’Incendie Armés - RIA), conformément aux Référentiels APSAD R4 et R5.
Installer un système de détection automatique d’incendie dans les stockages abritant un fort potentiel calorifique et les locaux techniques, afin de pouvoir détecter rapidement tout départ de feu. Les alarmes doivent être renvoyées auprès d’une société de télésurveillance, afin d’alerter des membres du personnel ou bien une société de gardiennage, dans un délai très court (cf. Référentiel APSAD R7).
Faciliter l’accès aux équipes de secours : reconnaissance du site et des ressources en eau, mise en œuvre d’un plan d’intervention, etc.
Mettre en place un suivi interne de la sécurité incendie, incluant :
- Des procédures d’inspection régulière et périodique de sécurité ;
- L’application rigoureuse du permis de feu pour les travaux par points chauds ;
- Le respect strict de l’interdiction de fumer ;
- Des opérations planifiées de maintenance préventive sur les installations techniques.
Dans certains cas, l’installation d’un système d’extinction automatique à eau de type sprinkler pourra s’avérer indispensable (compartimentage insuffisant, capitaux importants…), permettant d’assurer une surveillance permanente des locaux et un déclenchement automatique en cas de début d’incendie, même en l’absence de personnel.

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